Se mentir à soi-même.
Souffrir d'une importante crise de déni.
Taire sa souffrance dans l'abîme de sa solitude.
Croire que demain sera fait de mieux pendant la peine d'hier se cristallise.
Je vis dans un monde où je n'ai plus de repères. Où ma nostalgie et ma complaisance ont pris toute la place. L'image de l'homme fort que je voulais être n'est plus. Même plus dans mon esprit. Je ne suis plus qu'une statue de sel qui fait maintenant face aux vents après leur avoir tourné le dos pendant tant d'années. Cela laisse toutefois des traces. Mais comment faire pour se reconstruire aux travers de tout ce qui nous pompe du jus, de l'énergie dont nous ne disposons pas en quantité infinie ... finalement!
Et toutes ces portions de nous laissées le long du chemin. Ne sont-elles pas les plus chanceuses finalement. Libérées et intègres. Ne portant plus le poids de supporter l'ensemble, de constituer un tout, de se rallier à ses semblables. De petits électrons libres laissés dans l'esprit de ceux que nous ne côtoyons plus afin de leur rappeler ce que nous fûmes à une certaine époque. Nous existons tant à travers les autres. Nous nous canalisons pas leurs yeux, nous existons par leurs voix et nous ne résonnons que par l'existence de leurs oreilles. Remarquez comment une personne criant derrière une B-window n'a que peu d'impact dans notre mémoire. La peine a beau envahir son visage, ce n'est que le tout qui marque ... mais pour combien de temps?
Telle la statue de sel, je m'effrite et je m'érosionne au gré des vents. Et laissez-moi vous dire que depuis peu, il vente fort. L'odeur saline des vents, c'est donc le souvenir de ce que nous avons été, mais aussi la survie de ce que nous sommes, mais sous une autre forme...
J'ai peur.
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