lundi 27 février 2012

Pit stop et nombrilisme.

Downtown Limoilou.  Fin de l'après-midi.   Le vent souffle sur les pas qu'un facteur a laissé sur le perron. Le voisinage s'enlise sous une nouvelle couche de neige bien neuve, preuve que l'hiver ne nous a pas encore oublié.  Le temps est figé.  Littéralement.

La grisaille du quotidien s'arrime trop souvent à celle de notre humeur.  Ou peut-être est-ce le contraire?  Faut-il se croire bien supérieur pour douter de cet ascendant possible sur le monde, mais je pense plus en plus que notre rôle à jouer dans cet équilibre est grand.  Plus grand que nous en tous les cas.

Ce matin, même la fumée des cheminées de notre quartier populaire baissait la tête.  Comme si une soumission était de mise.  Repentant.  Froid.  Mais le poids du repenti ne devrait pas nous affliger autrement que dans les projets que nous avions faits et qui ne verrons pas le jour.  Mais n'est-ce pas un peu ça la vie?  Une suite de projet qui meurent dans l'oeuf, d'autres qui échouent et certains qui percent.  C'est dans la force de l'action que l'on vit réellement, pas dans l'attente que cette même vie surgisse de nulle part.

Oh que mon intransigeance existe!  Je la surmonte à tous les jours ces temps-ci, comme si on me testait.   Comme si un chemin de croix m'était tracé.  Mais mon intransigeance, je pense que je l'aime moi.  Écorcher les autres, par ricochet, c'est une histoire que je connais bien.  Trop bien.   Limoilou le sait bien.  Je m'en souviens aussi.

mardi 21 février 2012

Homonymie et twilight zone.

Depuis quelques semaines, je lis du Jean-Simon Desrochers et j'aime ça.  J'aime la dureté du propos, j'aime le roman choral qu'il nous offre, mais aussi bizarre que cela puisse paraitre j'aime que ce soit un Jean-Simon qui l'ait écrit.  Je le sais que c'est cave, voir aux limites du groupie maladif, mais c'est comme s'il était possible de publier quelque chose un jour, comme si le fait de lire par procuration justifiait la possibilité de l'acte d'écriture.

Bon ok, je vais aller prendre mes comprimés de Lithium et je vais revenir écrire quelque chose de sensé.

Mais en fait, je crois que l'homonymie affecte tout le monde.   Lorsqu'on entend aux nouvelles quelqu'un qui porte le même prénom que soit, on a toujours tendance d'y apporter une attention supplémentaire.  J'imagine que les Caroline, Luc et Julie n'en ont que faire maintenant ... mais s'il est une chose que j'apprécie dans la vie, c'est mon prénom.   Il est peu commun sans être rare.  Genre que vous devez vous levez de bonne heure si vous souhaitez me donner une tasse/signet/brosse à dents avec mon nom dessus sans que vous deviez sortir votre acrylique et votre talent.   Je dois avouer que j'ai déjà envié l'anonymat de tous les Sébastien Tremblay de la province, mais être différent un tant soit peu, c'est quand même bien.

Bref, j'admire un auteur parce que nous partageons le même prénom.  On est même devenu amis Facebook  (ben oui, je suis freak de même, je deviens amis avec mes auteurs québécois préférés et les maisons d'édition au lieu de devenir amis avec mes collègues de travail... ça doit être dans le DSM IV!!).  Il va falloir que ce projet se réalise, que les filons littéraires se concrétisent que Papa Poule ponde un projet qui a du sens.  Parce que la twilight zone de l'inspiration côtoie celle du talent... Dans les deux cas, un avis de recherche s'avère nécessaire ces temps-ci ....

lundi 6 février 2012

Droit de vie et Boisvenu....

Oh que mes oreilles ont frisé la semaine dernière.  « Il faudrait que chaque assassin ait le droit à sa corde dans sa cellule. Il décidera de sa vie »  Voilà des propos durs, de l'intransigeance pure comme on en fait plus depuis Hitler. 

Je sais, ce qu'il faut entendre au milieu de ces mots, ce sont les pleurs d'un père que marquent sa peine d'avoir perdu ses deux filles au fil de ans.  C'est toute l'incompréhension d'un homme devant l'irréversible.  C'est le désarroi d'un parent qui ne devrait pas voir sa vie dominer celles de sa descendance.

Mais est-ce que son malheur domine celui des mères et des pères de ces criminels en prison.   Une corde, ils en ont bien besoin.  Mais pas pour se pendre, pour se raccrocher car ils sont à la dérive.  Une corde pour tisser ce lien qui est disparu.  Une corde pour les prémunir de leur propre désarroi.  Mais pas pour qu'ils se pendent.

Et quelle société avons-nous qui puissent rendre un homme apte à proférer de tels propos dans sa qualité de sénateur?  Je me souviens avoir visité le sénat en 2006 (doux souvenirs de 2 nuits avec le ROC, mais passons ... let's eat some haggies and beaver tails with a canadian preacher and one hell of a boy) et m'être dit que cela faisait un bien beau CHSLD pour des retraités autonomes.  Mais jamais je n'aurais cru qu'ils auraient entretenu une aile pour la démence.  À nos frais de surcroît!

Mais, des erreurs, tous en faisons.  Que ce soit dans nos propos ou dans nos gestes.   Si le jugement dernier existe vraiment, les paroles et les gestes s'équivaudront-ils dans LA balance?  Je le souhaite pour tous, pour Boisvenu comme pour moi ...