mardi 27 août 2019

Le mal de l’être

Ok. Beaucoup de bouleversements. La vie va trop vite. L’odeur de mort aussi. Je vous entends me dire de me calmer, qu’on en est pas là, que la perte d’un œil ce n’est pas la fin de tout. Mais je ne me sens tellement pas bien dans mon coeur depuis 1 mois. Comme si je savais que mon nouveau locataire lorgnait la propriété de mon être. Et ça me fait mal cette fois-ci. Plus que les autres fois. Par manque de solidité peut-être? Tout simplement par épuisement et résignation aussi... 

Dans 1 mois jour pour jour, tu seras parti de ma vie sans crier gare. Tu me l’as écrit et je t’entends me lire cette lettre en permanence. Tes mots résonnent : « ça va bien aller » me disais-tu. Tu me l’as écrit en fait car tu étais trop loin pour me le dire. Pour me le souffler à l’oreille. Mieux qu’un « je t’aime ». Une promesse d’éternité hors de ton contrôle. Mais tu es parti. Et j’ai désormais peine à croire...

Peine à croire que je vais m’en sortir sans trop de heurts. 
Peine à croire que ça va bien aller.
Peine à croire que je vais passer au travers seul cette fois.

Parce que la vie ne cesse de me rappeler que j’ai choisi la solitude au pays des vents et du temps. Que l’être aimé est impossible. Que la main qui me flatterait le dos pendant que je vomis ma vie n’existe pas. N’existe plus. Et c’est ce qui me blesse le plus je pense. Une cicatrice sans fond. Sans guérissures. Une plaie infinie.

Et que me reste-t-il à espérer maintenant? Tout ce que je vois, c’est la peine.
La mienne.
La leur.
Mais c’est la tienne que je voudrais. Juste la tienne.

Ça me tue. Tout simplement. Encore et encore.  Des fois je me dis que ce n’est pas seulement ta vie que tu t’es enlevé. Mais une partie de la mienne aussi. Celle qui était forte pour nous deux. 

T’as pas idée comme j’aimerais tant recevoir un texto de PP my love. 
Un Yo! comme signe de bonjour. 
Un i2 en guise de Je t’aime  aussi. 
Un Je le sais comme écho à ma tristesse. 

Je sais que tout cela est impossible. Que même dans mes rêves tu te fais de plus en plus rare depuis quelques temps. Comme si le temps faisait son œuvre. Mais je ne lui ai rien demandé moi à ce temps. J’arrive à peine à me souvenir de ta voix. J’ai perdu ton dernier message sur ma boîte vocale récemment. Un oubli de ce que changer de fournisseur mobile impliquait. Je comprends mieux la détresse de ces clients qui me faisaient des plaintes en ce sens et à qui je disais comprendre leur peine. Ostie que je comprenais rien. Jeune écervelé que j’étais. Jeune et con. Maintenant je sais...

Le cancer, c’est de la marde. 
Inexplicable. 
Intolérable. 
Intangible. 
Intense. 
Interminable.

Ce soir, j’espère m’endormir avec mes nausées dans le seul espoir de te rejoindre l’espace d’un rêve. Pis si jamais tu venais pour me chercher, je pense que je te suivrais. Juste pour que tout cesse. Une fois pour toute. Mais jamais je ne ferais aux miens ce que tu as osé me faire. Certes je n’ai pas su t’entendre. Je t’ai fait mal. Je t’ai blessé. Je l’ai bien compris. Mais s’il te plaît, arrange toi pour qu’on me laisse tranquille un peu. Je ne peux pas fuir plus loin. Je ne peux plus espérer davantage. Je n’en peux tout simplement plus.

Pierre-Paul. Je t’ai aimé et t’aimerai toujours. Autant que je te hais. Alors, imagine à quel point je t’aime...

Murmure moi que tout cela va bien aller... 

mardi 6 août 2019

Le grand retour.

Et voilà. Sans crier gare, te revoilà de retour par la grande porte. Tu ne t’es pas annoncé, mais ce genre de visite, on le sent. On se lève un matin pis on se dit : me semble que ça fait longtemps que je n’y ai pas pensé. Comme un ex ou un vieil ami dont on n’a pas eu de nouvelles depuis plusieurs années et qu’on croise fortuitement au centre d’achat. Comme si la vie nous y préparait à sa façon. Sournoise. Inattendu mais ô combien prévisible.

Deux heures de route aux aurores pour me faire dire ce que je savais déjà. Tu as convaincu une amie de te joindre à toi. Bien installé sur ma vision du futur. Mon déménagement à 500 km pour te fuir m’aura encore une fois rapproché de toi,

Mais je suis tanné de toi. De vous maintenant. J’abandonne. Je baisse les bras. Prenez ce que vous avez à prendre. Je me chargerai de gérer le reste.

Pourvu qu’il y ait du reste ...