lundi 26 décembre 2011

2011 à l'index. Dans la veine de 2010 ...

L'heure des bilans ... L'HEURE?!?  Je vous avoue que cette année, je commence ce texte en date du 11 décembre pour être sûr de gober tout ce qu'il y a à ingérer de cette année.  Une année marquante, charnière même.  Je pense qu'elle fut le carrefour giratoire de ma vie pour bien des points ou du moins la prise de conscience de l'existence de ce carrefour giratoire.  Quand tu tournes en rond en focussant toujours sur le même point à l'horizon, il est impossible de voir les sorties possibles.  Croyez-moi.

Bref, un tour d'horizon en 26 lettres.  Avec 26 lettres, on peut tout dire et tout faire.  On peut faire rire, faire pleurer mais surtout faire réfléchir.

Amitiés

Je mets le mot au pluriel parce que je constate la pluralité des types d'amitiés et l'absence de degré d'importance dans celle-ci.  Y a les amis proches, les amis de convenance, les amis éternels et ceux du silence.  Mes amis sont la raison de ma survie et de mon regain.  La rampe de lancement qui me projette vers demain.  Je les aime d'amour.


Bébés
J'ai la vague impression que 2011 sera la dernière année sans bébé dans mon entourage immédiat.  Mon petit doigt  me l'a dit.  Charlesbourg et Montréal verront leur population augmenter ... et peut-être Cap-Santé.  La vie avance.  J'aime.

Commune
Back in 2004.  Je constate de plus cette année que la communauté est en quelques sortes l'image de surface de ses individus.  Elle écrase les plans individuels ... pour le mieux et pour le moins bon.   Cela n'est certes pas synonyme de fusion.

David & Désolé
Deux mots qui cette année, je ne peux séparer. Mon plus grand regret de cette année, avoir déçu et inquiété ces amis qui me sont si précieux, en particulier celui qui incarne le frère cosmique qui m'est si précieux.  Désolé David ...

Enfance
On y revient tout le temps, tant dans le bon que dans le souffrant.  Y a des égratignures, des bobos d'enfants qui ont cicatrisés sous le couvert de notre adultie.  Il ne faut pas gratter trop loin pour les retrouver.  Mais plutôt prendre le temps de les guérir un à la fois.  Prendre celui que nous avons été à 12 ans et lui dire : "Je t'aime.  Ça va bien aller!"

Famille
Le mot famille prend un sens propre pour moi cette année après avoir longtemps fonctionné avec le sens figuré du terme.  De plus en plus, pour moi , la famille devient l'origine et la destination à la fois.  Une façon humainement possible de boucler la boucle.

Gestion
Je pense qu'au plus profond de moi-même, j'y suis parce que j'en suis.   La peur de basculer au quotidien me rappelle la chance que j'ai de pouvoir y être et de l'incarner du mieux que je peux.


Hormones
Parce qu'elles sont dans le tapis, tout simplement.  Une puff de phéromones et me voilà bandé pour 4 heures.


Individualité
J'ai aussi le mot essence en tête.  Peut-être parce que les deux riment avec conséquence et constance.  2011, une année où la vie m'a ramené à mon individualité et je crois que la vie, c'est la somme des chocs de nos individualités.  On se heurte, on se blesse.  Tout réside dans l'aisance à se soigner seul.

Just Dance
Une machine, rien de moins.  J'aime, je bouge.   Je suis une slut on the dance floor.  Me likey!

Krishna
Ne paniquez pas, j'ai encore ma moumoute de poils sur la caboche et je n'ai pas de soutane rose au coin de Charest et de la Couronne.   Mais la méditation s'est infiltrée au cours de l'année et cela fait du bien.  30 minutes de temps calme, c'est un luxe qu'il faut s'offrir.  Hare rama  Hare rama.  Rama rama.  Hare hare Krishna!

Liberté
J'en jauge mieux la portée.  Mais le 19 octobre, je me suis levé libre et me suis couché libéré.  Toute la nuance du monde entre ces deux moments, et pourtant 40 minutes les séparent.

Maman
Ma vie avance et  je constate qu'elle ressemble en plusieurs points à celle de ma mère.  Pas dans les gestes, ni dans l'histoire, mais dans l'impression que nous laissons.  Mais surtout, 2011 m'aura permis de mieux cerner la personne qu'elle est, et par ricochet celle que je suis également.

Nico Archambault
Je suis si déçu de son projet télé ... pis de son film ... pis du fait qu'il soit straight!

OrgasmeSSSSSSS
I wish ...

Paternité
Je fais tic tac cette année.  Non pas que je sois devenu une bombe à retardement (quoique!) mais j'ai envie de la paternité.  Pas seul.  Pas dans mon contexte.  Mais j'en ai envie.  Pour donner un sens à mon individualité.  Pour être fier inconditionnellement de quelqu'un.

Quiétude
J'y suis revenu.  Enfin! Le calme après la tempête.  L'état d'esprit pour aller de l'avant. 

Regrets
Il vaut mieux éviter les regrets et cibler les objectifs qui nous motivent dans la vie.  Tout est une question de point de vue dans la vie.  Vaut mieux vivre avec des remords qu'avec des regrets disait Patrick Bruel... faut pas oublier toutefois qu'il enchaînait avec un Alors, essaye! bien senti.

Solitude
Je suis clairement un être solitaire pour qui les limites de mon potager doivent être claires et sous ma gouverne.  Ma vie, je la ferai avec mes règles et plaire à tout le monde pour combler leur solitude, je n'en ai que faire dès maintenant.  J'aurais pu dire silence et sollicitude, pour moi, c'est dans la même veine.

Tourne la page
Même René a pardonné à Nathalie cette année.  Ils ont refait un show ensemble.  Rien n'est impossible alors! 
"Là‑haut tu t'endors le coeur au bord des étoiles, douce et fatale et moi j'ai mal..."

Unidirectionnel
Les relations à sens unique ont teinté 2011.  La canalisation de mon énergie.  Renversons la vapeur en 2012 et devenons bi!


Voyeurisme
J'aime espionner mon voisinage.  Mais pas comme vous pensez.  J'aime imaginer leur vie de l'autre côté du mur.  Une solitude dans la foule urbaine qui se meuble de possibilités.  Les sons de leur vie deviennent ainsi la trame sonore de la mienne.  Ça, c'est du voyeurisme pour moi.

Watch out!
J'aime penser que je suis sur une lancée et que 2012 sera une année positive pour moi.  Pas flamboyante, juste douce.   Je veux que des projets se réalisent.  Si 2011 aura été un WTF, 2012 sera un Watch out!

Xanadu
How could I know I was only dreaming
And now, now that you're gone
I will go on really believing
I take the fall
Yogourt au citron.
Mon réconfort de 2011.  C'est mieux que du chocolat et moins dangereux que le sexe.

Zénitude
Représente bien le dernier quart de l'année.  Être zen, c'est d'abord assumer.  Rien à voir avec le suçottage de bambou ... 

lundi 5 décembre 2011

Cosmo et Galeries de la Capitale.

Je l'ai vu samedi.  Lui derrière son cosmo et moi avec mes sacs de Zellers.  Cosmo, pas le drink mais la revue là.  Zellers, pas la boutique à rabais cheapette ... ben la boutique à rabais cheapette. :s  Bref, y a eu un regard.  Pis un deuxième, plus long celui là.  Comme si le disque dur de nos caboches respectives avait pris le temps de revérifier et de nous dire "Ben oui, y est cute!".  Il y eut ensuite la feinte.  Vous savez cette feinte du rack à journaux qui fait en sortes que l'on passe devant le spécimen, armé d'un "Scuse!" doublé d'un sourire béton, pour aller prendre la revue bidon qu'on a spotté juste pour le frôler, parce qu'elle ne nous intéresse pas pantoute.  Ben moi samedi, c'était la rénovation de patios qui semblaient m'intéresser.  Calvaire.  Premièrement, j'ai pas de patio.  Ma galerie de 12 pieds carrés n'a pas encore mérité ce statut.   Et y a tu meilleur mois de l'année que décembre pour rénover son patio?  Bref, une autre preuve qu'au moment de la distribution de la subtilité, ben j'étais encore pogné dans mon garde-robe ...

Passons.  La feinte effectuée, mon nez était enflammée de son parfum.  Azzaro.  Mais un Azzaro que je n'avais jamais si bien humé auparavant.  J'avais envie de lui sniffer la clavicule.  De me lover sur lui au beau milieu de la boutique à revues.  C'est là qu'il me dit avec la voix de Serge Postigo : "Gros projets?".  Je comprends rien, j'ai dû faire ma face de cumshot en lui rétorquant un "Pardon?!?" bien senti au bout duquel je me suis souvenu de ladite revue dans mes mains.  Il me pointe ma revue et moi de dire "Ben, c'est pour mes parents, ils veulent agrandir leur patio ..."  BRAVO CHAMPION!  En plus d'avoir l'air de ne pas avoir de vie, à la limite d'avoir laissé l'impression d'habiter encore chez eux, ben me voilà en train de parler de ma mère à la seconde phrase que nous échangeons ... Calvaire!


Mais attendez, y a pire!



Tel le parachutiste qui prévoit déjà prendre une débarque de la mort parce que le simple fait d'avoir oublié son parachute semble pour lui un estie de bon indice, ben je lance un "Ça va bien?' avec une tonalité mi aigue mi grave du petit Jérémie.  J'ai quand même eu droit à un "Super bien.  Moi c'est Maxime. Toi?"

TABARNAK!  Deuxième apparition de ma face de cumshot en 10 minutes.  Un autre Maxime.  Y a-t-il eu un moratoire provincial où les beaux gosses nés entre 1983 à 1986 ont été forcés de porter ce prénom maudit.  Je passe par dessus en me disant que si on couchait ensemble, ça ferait moins de vielles habitudes à changer.  Je lui donne donc mon plus beau "Moi, c'est Jean-Simon."  Et c'est là que je commets mon second crime de la journée.  "On se connait pas, j'ai l'impression qu'on s'est déjà vu quelque part?"  WHAT?  Une ligne sur les étoiles dans ses yeux et sa voleuse de mère tant qu'à y être?  Il me réponds qu'il travaille dans les écoles primaires, qu'il est enseignant.  Il pousse l'audace à me demander si j'ai des enfants.  Euh, j'en ai avalé des tonnes, mais y en a jamais qui ont poussé (ben non, j'ai pas dit ça .. mais je me dis que ce serait la meilleure ligne pour dire que je suis fif sans vraiment le faire .. bref un fantasme de plus!)  Je lui confirme que non et s'en suit une conversation sur l'éducation, sur mon passé de presque prof et sur ma nouvelle carrière. 

Je me dis alors que ma revue sur les patios ne m'est plus d'aucune utilité et je repasse devant l'homme Azzaro pour la replacer à sa place.  J'allais lui demander quelque chose de vain comme "On Juggo Juice si ça te dit?" ou bien un "On peut faire un tour de ballons au dessus de la patinoire" ou tout simplement un "Y a des toilettes pas loin, c'est pas le best, mais ma dernière histoire sérieuse avec un Maxime a commencé là tsé" quand c'est arrivé.  Elle est arrivée.  Pas la revue cette fois-ci, mais la blonde.  Un autre straight qui me fait flasher.  Avec sa marâtre de blonde en plus.  Elle avait pas l'air de vouloir que je cruise son chum, vous voyez le genre de fille plate là!  Bref, elle a remis la revue Cosmo à sa place et est reparti avec mon objet de luxure prétextant qu'il y allait avoir du monde dans les magasins.  Pffff!  Du monde au centre d'achat un 3 décembre.  Salope!

Mais bon, je me suis dit que les gars trompe l'oeil envahissaient mon entourage cette année et y a des règles qui devraient être infranchissables selon moi.

(1)  Messieurs les straights - on lit pas un Cosmo dans un stand de revue.  C'est interdit!
(2) Euh, pas de souliers blancs dans vos petites papattes messieurs non plus.  C'est comme un code plus fiable que les boucles d'oreilles ça normalement.  Je le sais que vos blondes aiment bien Aldo, mais dites non pis allez chez l'Équipeur.
(3) Je veux bien croire que c'est écrit dans mon front, mais y me semble que mes yeux doux sont
  doux en estie.  Crachez moi au visage au lieu de me laisser me mettre en seconde vitesse dans la conversation.

Que retenir de tout ça?  Pas grand chose si ce n'est que je suis condamné à tripper sur un Maxime qui se met du Azzaro et qui lit un Cosmo.  Point barre.  

... et que mon Gaydar est à côlisser au bout de mes bras! ;)

Mettre la table.

NDLR.  Lisez le pas celui-là!

"Viens mettre la table!" me disait ma mère quand j'étais jeune.  Une responsabilité ou une prémisse de ce qu'est la vie?  Une préparation qui s'est transformé en "Suit up!" dans le monde moderne?  Mais je me dis qu'à trop vouloir se préparer dans la vie, on manque l'important : vivre!

J'ai depuis peu l'envie folle de profiter du temps qui passe, parce que confiné chez nous, il passe crissement pas vite le temps.  Je me suis acheté tout ce qu'il faut pour tricoter un beau foulard en points mousse (lol!), je fais des piments farcis, j'ai même songé à faire un album photos avec tous mes clichés qui trainent dans leur boîte de carton.  De l'occupationnel dirons-nous!  Mais pourquoi tant chercher à combler sa solitude?  Ce matin, j'ai plutôt opté pour y faire face.  Ne rien faire de plus que voir le temps qui passe.  Je me suis même amusé à invoquer des mantras bouddhistes entendus dans un film sur Tina Turner Nam Myōhō Renge Kyō (南無妙法蓮華經  pour les initiés :) )...  Comme si j'anticipais le bien que ça pouvait me faire, que ça pouvait faire en sortes de minimiser cette solitude que j'aime bien dans le fond.  Un peu comme quand on met la table.  On place plein de choses au cas...  Tous les ustensiles ... au cas!   Du beurre ... au cas!  Y en a même qui prenne le temps de plier une serviette de table ... au cas!  Au cas que quoi Tabarnak!  Comme si on était incompétent au point de ne pas pouvoir se lever pour aller en chercher nous-mêmes!

Ben, y est là mon problème moi dans la vie.  J'ai le concept du soi-même un peu trop défini pour la moyenne je pense. La dépendance me pue au nez.  À 31 ans, je n'attends plus rien des autres dans mon quotidien si ce n'est que se rejoindre à des carrefours pour profiter de la vie qui passe.  Je veux tricoter, ben je tricote.  Je veux des piments farcis, ben j'en fais.  Je veux écrire, ben j'écris.  Je n'attends pas l'assentiment de personne pour rendre le futile en concret et le déni en quotidien.  Je le fais moi-même.  Au cumul, on finit toujours par être seul face à la mort de toute façon.  Je suis pas en train de faire l'ode à l'individualisme dans son fanatisme le plus incarné.  Mais je pense que la famille d'aujourd'hui demeure celle qu'on choisit de se faire et que les valeurs traditionnelles qui imposèrent leur règne beaucoup trop longtemps ne sont justifiées que si elle émane d'une expérience individuelle.  De notre bon vouloir.  Pas parce que ce sont les normes d'une société imposée par un chef de clan.

Je pète ma coche ce soir ... Je vous avais averti de pas le lire celui là ... ;)

mercredi 30 novembre 2011

Les plaques tectoniques.

Le lent mouvement générateur de changements. Y a de ces jours où on le remarque même pas, mais on avance.  La vie fait sa job.  Les autres reculent, mais nous, on avance!

Des fois, je me surprends à me demander si le fait d'avancer n'est pas conjoint au fait que les autres peuvent aussi reculer, ou avancer vers ailleurs, c'est selon!  Dans le fond, ce sont nos points de repères qui sont en mouvance, un genre de jeu de pichenottes où le chocs suscitent le mouvement.  Un monde qui évolue selon les plaques tectoniques qui nous portent.  Dans le fond, que serait-on sans ce mouvement permanent?  Des statues, des âmes fixes dans le temps et dans l'espace.   Rien de plus, rien de moins.  Seulement que des pions en mouvement.

Je me souviens avoir déjà discouru sur le fait que la mouvance provenant de l'intérieur est une meilleure génératrice de mouvements, ou du moins de mouvements plus nobles, plus efficaces! Il ne faut pas non plus mettre de côté le point de vue, l'angle avec lequel on regarde.  En allant dans des directions différentes, on oublie que rarement on va à reculons, on avance tout simplement vers ailleurs.  C'est comme en amour ou en amitié, deux personnes qui à prime abord semble s'éloigner ou reculer une face à l'autre sont en fait deux personnes qui avancent dans d'autres buts.  Je respecte ça moi que les gens avancent, que les gens bougent.  Tant que tu stagnes pas ...

On m'a déjà honorablement décerné le prix de l'ami poche.  On m'a aussi clairement fait comprendre que j'étais un monstre d'intransigeance.  Le pire, c'est que je l'accepte ... et qu'au fond de moi, j'en suis même un peu fier en fait!  Faites des choix et assumer les, bout de crisse!  Tu ne peux prétendre être quelqu'un quand tu ne l'es pas, au risque de te faire écarter d'un groupe.  Y en a pour qui l'amitié est au top de la liste, comme moi, mais qu'avec le temps, le choix des batailles est devenu une condition de base à ces combats.  Je me souviens de cette époque où l'amitié était charnière à ma vie, comme pour les autres, principalement au moment de mon école secondaire.  Le besoin de s'unir, de ressembler à du monde.  Au fil du temps, on devient indépendant et on fait des choix  Je constate  que mes choix n'ont certes pas toujours été les bons.  Mais ces choix sont les choix que j'ai fait et qui font que j'assume qui je suis en ce moment, dans le beau comme dans le laid.  Je ne suis pas de ceux qui vont se faire un devoir de remercier au centuple les gens qui ont été là à certains moments.  L'amitié, c'est pas une rente viagère survivant grâce aux réminecences de souvenirs partagés dans le passé.  C'est une culture au quotidien.  Et par là, je ne veux pas dire qu'il faut se voir ou se parler tous les jours.  Dans la culture, certains terrains ont avantage à demeurer en jachère un certain temps.

L'amour suit pour moi le même pattern.  Mon coeur est en jachère je pense.  Un estie de long jachère, mais j'aime croire qu'il s'aère, qu'il me laisse le mûrir. Je réalise depuis peu que je les veux les miens d'enfants, que je le veux le mien de condo, que je le rêve le mien d'amant.  Mais une chose à la fois.  J'attends simplement le prochain choc.  J'en reviens donc à mes plaques tectoniques... de lents mouvements qui façonnent le monde!

vendredi 18 novembre 2011

Cela n'a pas de bon sang.

C'est voulu!  Je sais pertinemment que l'on dit bon sens et non pas bon sang.  Mais je m'indigne ce matin de voir qu'en matière de sang, il n'y a pas de sens.  Vous me voyez venir avec mes skis, je ne suis pas le premier à m'indigner sur la matière (l'usage du mot indigné est un peu fragile par les temps qui courent), mais je n'en reviens toujours pas comment notre société gauchiste et altruiste ne permet pas aux homosexuels depuis 1977 de donner du sang.  Ça ne m'indigne pas en fait, ça me révolte!

J'ai salement besoin d'une justification ce matin, parce que je sens qu'on me dit que c'est de la marde qui me coule dans les veines.  Pourquoi ne pourrais-je pas moi aussi contribuer à la solution à la pénurie qui a cours dans les banques de sang?  Je suis AB- en plus, groupe relativement rare, mais ils s'en torchent.  De 18 à 21 ans, j'ai donné du sang aussi souvent que possible (et non, ce n'était pas pour les beignes, je vous rassure!).  J'ai même donné de la lymphe.  Mais voilà qu'un jour, je suis tombé du côté sombre de la force (sombre, chaud et ... bref!).  Au poubelle la contribution de Jean-Cycy ... On me juge sur des actes que bien d'autres font sans limitation.  Je paye pour avoir coché la vérité sur un carton de validation.  Vous ne me ferez pas croire qu'aucun test n'est effectué sur le sang donné par les amis d'Héma-Québec?  Si c'est le cas, on a un estie de problème de faire un acte de foi de la sorte!  Ginette, 36 ans, fanatique du Beaugarte qui se fait mettre dans le sous-sol de Place de la Cité par Germain, Gino, Gilbert, Gérard, Gérald et autres bonhommes dont le prénom commence par "G" (je sais je suis rempli de préjugés!) et dont Ginette a perdu le fil depuis sa séparation en 2006 ...  Ben elle là, me semble qu'elle est dangereuse aussi calvaire!  Mais bon, pour aider son neveu hémophile (faute d'avoir d'enfants de son crotté d'ex, elle joue à la parfaite marraine), ben elle soulage sa conscience aux 90 jours pour donner du sang.  Des fois que ... D'un coup que ...  Ben moi, je dis Fuck off!

Depuis le 7 novembre dernier, les gays britanniques peuvent donner du sang sous condition.  Enfin, un pays qui met ses culottes.  Amis fofolles, ne paniquez pas.  Les conditions sont celles qui ont du sens, il faut être sexuellement responsable et évitez un danger de propagation du VIH.  Sans plus.  De la logique.  Parce que c'est pas parce que tu te fais mettre dans le cul que tu es un enculé pour autant!   Certes, il faut reconnaître les efforts qu'Hema Québec a déjà fait en ce sens.  Mais ce n'est pas assez!  Parce que le message qui est véhiculé est le suivant : si on juge la qualité du sang de quelqu'un sur une orientation, peut-on espérer que jamais on évaluera la pertinence de recevoir du sang sous les mêmes critères?  Tu es gay, on va te donner du sang de gay.  A, B, O, AB, Gay ... Fuck le rhésus parce que je suce! Je ne fais pas suffisamment confiance à mes compatriotes pour croire que jamais cela n'arrivera.

Ouf, que ça fait du bien.  Mais ne vous méprenez pas, j'ai pas fini!

Un matin où j'étais pénard à lire les blogues de mes amis bloggers, telle fut ma surprise d'apprendre que je ne peux pas non plus faire don de mes organes.  Scusez, je n'ai jamais fourré de façon si intense que ça atteigne ma rétine!!!  Je pense que si quelqu'un attend après une rétine, une cornée ou un coeur, il va cracher sur la possibilité de survivre grâce à ma mort. Ce qui me frustre le plus, c'est que Santé Canada rétorque qu'il ne s,agit pas d'une interdiction mais bien d'une exclusion... Honorable Tony Clement, quand tu feras la réelle distinction entre ces deux mots français, écris-moi parce que Petit Robert et Larousse s'entendent pour dire que c'est la même chose.  Entre ne pas avoir le droit et ne pas pouvoir, la nuance est fine et le résultat est le même.  Et si le propre légal de cette loi est de faire la nuance, je vous renvoi la pratique en faisant le même exercice de nuance, mais cette fois ci entre les individus et leurs pratiques.  Vous verrez que dans ce cas-ci, la nuance peut être probante.

Moi, ce matin, je suis un vrai indigné!  Un de plus...

Fugues - Août 2011

jeudi 17 novembre 2011

Quand je serai grand ...

Ouch!  J'ai une job de grandes personnes depuis cette semaine.  Je suis rentré dans mes souliers lundi dernier et ça vient avec du jugement, de la rigueur et de la maturité.  Je pense bien m'en tirer, en fait je suis certain de bien m'en tirer.  Mais ayoye que ça fesse de devenir grand dans le travail.

Je vais gestionner. Avec des objectifs et un salaire de grande personne.  Je pense ben que j'aurais pas le choix de me prendre des REER cette année. Comme quoi le cycle de l'adultie frappe même quand on pense qu'il nous a salement oublié.  Mais bon, de nouveaux défis dans un contexte de nouveau départ.  Pourquoi pas?

Je suis retombé récemment sur un livre que j'ai écrit il y a plus de 15 ans.  Ataboy!  On est à des milles de l'objectif d'antan.  Mais on s'en fout vraiment dans le fond.  Qui est-ce qui peut savoir à l'avance ce qui va lui arriver et dans quel contexte cela va arriver?  J'ai un jour dit que la famille n'était pas ma tasse de thé mais voilà que j'appelle ma mère aux deux jours ...  Des enfants, pas pour moi!  J'ai une liste de prénoms qui trainent dans le fond de ma caboche ... On change et surtout, on avance.  Pourquoi ne pas avancer?

mercredi 2 novembre 2011

Point de mire, point de vue.

J'habite une rue à sens unique.  Il me semble que ça en dit beaucoup.  Je vois cette faune humaine encore inconnue, ou plutôt méconnue, qui déambule dans ma rue.  Ils m'apparaissent tout droit sortis de nulle part pour s'en aller ailleurs.  De nulle part à ailleurs.  Tout simplement.

J'habite une rue à sens unique où j'aimerais que les voisins avoisinants se voisinent. Être connu et reconnu par les acteurs des vies qui nous entourent.  S'arrêter trente secondes pour songer qu'un étage plus haut, une vie suit son cours et que deux étages plus haut, c'est une autre vie qui va.  Un rythme mécanique d'une roue tellement plus grande que nous, qui justifie l'étourdissement de vivre.  Tout simplement.

J'habite une rue à sens unique et des fois je me demande par où aller, d'où je viens.  Mais ça devrait être facile parce que ma rue est à sens unique.  Pas de questions, pas de doute. Un monde utopique quoi!  Pas de soucis pour les gens que l'on aime qui se soucie inévitablement de nous.  Pas d'inquiétudes pour combler la fin du mois, ou celle du mois passé.  Pas de soucis de performance.  Une liberté assumée.  Une impression de vivre pleinement chacun de ces moments qui passent.  Dormir pleinement.  Être pleinement éveillé.  Tout simplement.

J'habite une rue à sens unique à deux pas d'une rue en sens contraire.  Le choix.  On est toujours à quelques pas d'un revirement de situation.  Les pantins d'une bascule qui danse au rythme de nos choix.  L'effet papillon à petite échelle.  Un battement d'ailes ici qui peut engendre un raz-de-marée ... ici aussi.  Ben quoi, elle n'est pas ronde cette planète?!?  Un constat quotidien de l'impact de nos choix et des avenues qui s'ouvrent à nous constamment.  Et de celles qui se ferment également.  L'envie de tout prendre, de tout connaître et de tout savoir.  Mais à quel prix?  Ma grand-mère m'a déjà dit qu'elle connaissait son potager par coeur.  Comme quoi les limites d'un terrain de jeu de vie est propre à chacun.  À prendre trop grand, on ne peut qu'oublier certains espaces.  Tout simplement.

J'habite une maison sur une rue à sens unique dont le pignon tend vers le ciel.  Droit et fort.  Pour supporter le difficile et l'inutile comme disait un certain Félix.  Et moi, j'y veille, tout simplement ....


mardi 1 novembre 2011

Quelques adages en traduction libre ...

Life isn't fair, but it's still good. (La vie est une salope qu'on aime!)

When in doubt, just take the next small step.
(Dans le doute, ne prenez qu'une petite étape.)


Life is too short to waste time hating anyone. (La vie est trop courte pour perdre du temps pour détester quelqu'un.)

Your job won't take care of you when you are sick. Your friends and parents will. Stay in touch.
(Le boulot ne prendra pas soin de vous lorsque vous serez malade.  Vos amis et parents le feront.  Restez en contact.)

Pay off your credit cards every month. (Payez vos cartes de crédit tous les mois.)

You don't have to win every argument. Agree to disagree. (Ne tentez pas de gagner toutes les discussions.  Acceptez d'être en désaccord.)

Cry with someone. It's more healing than crying alone. (Pleurez avec quelqu'un.  C'est plus bénéfique que de pleurer seul.)

It's OK to get angry with God. He can take it. (C'est correct que d'être fâché avec Dieu.  Il est capable d'en prendre.)

Save for retirement starting with your first paycheck.  (Économisez pour votre retraite dès votre premier chèque de paye.)

When it comes to chocolate, resistance is futile.
(Quand il est question de chocolat, rien ne sert de résister!)

Make peace with your past so it won't screw up the present
. (Si vous faites la paix avec votre passé, cela n'affectera pas votre présent.)

It's OK to let your children see you cry. (Il est sain que vos enfants vous voient pleurer.)

Don't compare your life to others. You have no idea what their journey is all about
. (Ne comparez pas votre vie avec celle des autres.  Vous n'avez pas idée de ce qu'ils vivent.)

If a relationship has to be a secret, you shouldn't be in it
. (Si vous devez garder une relation secrète, n'y soyez pas.)

Everything can change in the blink of an eye. But don't worry; God never blinks.
(Tout peut changer en un clin d'oeil.  Ne vous en faites pas, Dieu ne cligne pas des yeux.)

Take a deep breath. It calms the mind
.  (Prenez une grande respiration.  Ça calme.)

Get rid of anything that isn't useful, beautiful or joyful. (Profitez de tout ce qui est utile, beau et joyeux.)

Whatever doesn't kill you really does make you stronger. (Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort.)

It's never too late to have a happy childhood. But the second one is up to you and no one else. (Il n'est jamais trop tard pour avoir une jeunesse heureuse.  Mais la seconde ne dépend que de vous et de personne d'autre.)

When it comes to going after what you love in life, don't take no for an answer.
(Lorsqu'il est question d'obtenir ce que vous aimez dans la vie, ne prenez pas non comme étant une réponse!)

Burn the candles, use the nice sheets, wear the fancy lingerie. Don't save it for a special occasion. Today is special. (Allumez des chandelles, utilisez des draps propres, portez de jolis dessous.  Ne les conservez pas pour des occasions spéciales.  Chaque jour est spécial.)

Over prepare, then go with the flow. (Préparez-vous et ensuite laissez vous inspirer du moment!)

Be eccentric now. Don't wait for old age to wear purple.
(Soyez excentrique maintenant.  N'attendez pas d'être vieux pour porter du mauve!)

The most important sex organ is the brain. (L'organe le plus important en matière de sexe, c'est le cerveau.)

No one is in charge of your happiness but you.
(Personne d'autre que vous n'est responsable de votre bonheur.)

Frame every so-called disaster with these words 'In five years, will this matter?' (Limitez chaque désastre potentiel avec ces mots : "Est-ce que cela aura encore de l'importance dans 5 ans?")

Always choose life. (Choisissez toujours la vie sur les autres options.)

Forgive everyone everything.
(Pardonnez tout à tout le monde.)

What other people think of you is none of your business. (Ce que les autres pensent de vous n'est pas de vos affaires!)

Time heals almost everything. Give time time. (Le temps guérit presque tout.  Il faut donner du temps au temps!)

However good or bad a situation is, it will change
. (Peu importe qu'une situation soit bonne ou mauvaise, cela changera.)

Don't take yourself so seriously. No one else does
. (Ne vous prenez pas trop au sérieux.  Personne d'autres ne le fait.)

Believe in miracles. (Croyez au miracle!)

God loves you because of who God is, not because of anything you did or didn't do. (Il est dans sa nature pour Dieu de vous aimer et non pour ce que vous avez fait ou pas.)

Growing old beats the alternative -- dying young. (Vivre vieux vaut toujours mieux que de mourir jeune.)

Your children get only one childhood. (Vos enfants n'ont qu'une seule enfance.)

All that truly matters in the end is that you loved.
(Tout ce qui comptera à la fin c'est que vous ayiez aimé.)

Get outside every day. Miracles are waiting everywhere
.  (Sortez de chez-vous tous les jours.  Les miracles attendent partout!)

Envy is a waste of time. You already have all you need. (L'envie est une perte de temps.  Vous avez déjà tout ce dont vous avez besoin.)

The best is yet to come... (Le meilleur est à venir.)

No matter how you feel, get up, dress up and show up. (Peu importe comment vous vous sentez.  Levez-vous, habillez-vous et présentezs-vous!)

Yield. (Soyez productifs!)

Life isn't tied with a bow, but it's still a gift.  (La vie n'est peut-être pas entourée d'un ruban, mais c'est tout de même un cadeau.)

mardi 25 octobre 2011

Dommages collatéraux.

Ça me rend triste.  Y a des moments où j'ai l'impression que ça me tue même. On focusse tellement sur le centre d'un évènement que l'on oublie la périphérie.  On oublie les observateurs, ceux qui nous regardent avoir de la peine, subir le choc.  Mais ces acteurs prépondérants du débat, par leur simple présence, subissent sans être dans la mêlée.  Et c'est ça qui me tue.

Dans tout le tumulte du remous d'où j'émane depuis quelques jours, j'ai oublié de regarder la souffrance des autres.  Celle qui est née de la mienne.  À trop regarder la peine matricielle, j'en ai oublié les éclats.  Une bombe qui explose, ça fait un gros trou.  Mais les éclats eux en font une multitude de petits.  Et colmater ces petits trous demande plus d'efforts et de temps que de comble le principal trou.

Il faudra du temps.  Beaucoup de temps.

À mes amis et ma famille, je m'excuse.

lundi 24 octobre 2011

Tapottons groupe! Tapottons

Simplement par ce que ça c'est de l'humour publicitaire bien utilisé.

Faire un effort. Pfff!

Au réveil ce matin, une nouvelle publicité de Recyc-Québec me demandait de manger un plat de fromage à la crème de plus par semaine pour favoriser la fabrication de bancs de parc.  Euuuuuuh non!  Et pour moi, ce n'est pas ça "faire un effort".

Faire un effort dans la vie, c'est s'obliger de sourire quand le coeur n'y est pas pour réconforter les gens qui nous aiment et qui nous entourent.  C'est aussi de se lever pour aller travailler le matin, même quand la tête veut nous fendre à cause du dernier rhume ou de la dernière grippe.  C'est aussi s'oublier un peu pour s'occuper de sa blonde qui prend soins de nous, de son chum qui se fait du sang de cochon.  S'est s'habiller propre à Nowel pour faire plaisir à une grand-maman qui en est peut-être à ses dernières fêtes avec nous.  C'est s'astreindre à une certaine diète parce que notre corps nous demande une pause.  C'est boire 2 litres d'eau par jour pour effacer un tant soit peu les cernes qui ont pris refuge dans notre visage.

Ce n'est surtout pas de manger du fromage à la crème de plus ou ben un pot de confitures pour le profit des bancs de parc de la Ville en recyclant le contenant.  Commençons donc par recycler pour les bonnes raisons : l'environnement, la génération de demain, désengorger les fosses de matières résiduelles et j'en passe plein (lire ici que je pense avoir fait le tour, mais que je peux pas croire que je rince mes conserves pour ces trois raisons seulement!!!).

Je déteste ces campagnes publicitaires absurdes qui ne veulent faire parler d'elle que par leur absurdité.  Je sais tellement que mon texte ce matin réjoui l'esprit malin de la firme de publicité qui a eu le contrat du gouvernement pour remettre le recyclage au goût du jour.  Je les connais, ce fut moi dans ma projection de mon futur numéro 2 il y a quelques années, quand j'écoutais Tribu.com à TVA et que j'aspirais à travailler avec Caroline Néron alias Stella en deuil de sa blonde morte sur sa moto dans Diva. (Vous pouvez crier en coeur ici "Pathétique mon J-S!!!!").  Mais je préfère tellement les publicités qui disent les vraies choses et surtout aux bonnes personnes par les bonnes personnes.  Faites moi pas croire que Guillaume Lemay-Thivierge conduit vraiment une Hyunday dans la vie ... Il fait du parachute dans la vie!  Wahou le rush d'adrénaline dans sa Accent!

Et surtout, chers publicitaires, ne martelez pas la population qui fait de vrais efforts au quotidien, avec l'ardeur réelle que cela prend en leur demandant de faire des efforts de plus pour ... des putains bancs de parc.

dimanche 23 octobre 2011

En attendant Hiroshima. (9 octobre 2011)

Craindre le pire dans l'espoir que rien de pire ne puisse survenir Croire que le simple fait d'y penser fera en sorte de ne pas lui permettre d'exister. Espérer que les reins seront solides suffisamment pour permettre de rester debout face aux vents.

Le drame quand il survient, c'est dramatique pour tous. Mais qu'en est-il de l'effet de surprise? Attendre le drame est pire que tout selon moi. Savoir qu'inévitablement il surviendra et qu'on devra l'affronter fait en sortes de rendre le drame omniprésent. Le joug. Comme si Damoclès avait eu un faible pour ma personne. Comme si se suspendre au dessus de ma tête devenait un élément du décor, une présence qui surveille le meilleur moment pour se manifester.

Mais est-ce possible de transformer l'anticipation en préparation? De faire en sortes de mettre des sacs de sable en prévision du déluge, de voir que le tsunami pourra être contrôlé? Je me dis que cela doit être un état d'esprit, une façon de voir les étapes de ce qui s'en vient. Visualiser. Faire du damage control.

vendredi 21 octobre 2011

L'emprise. (9 octobre 2011)

C'est impressionnant comment la vie fait les choses. Sous le joug de certaines personnes, les attitudes se modifient. Elles changent pour devenir une entité inconnue. Vivre sous la peur, c'est aussi vivre dans l'incertitude. Celle de cesser de connaître la personne que nous sommes, celle de mettre de l'avant des priorités qui ne sont plus les nôtres. C'est aussi perdre de vue nos objectifs et nos aspirations. C'est se mettre de côté sa propre essence finalement.

Et nous en sommes tous responsables puisque c'est notre choix que de poursuivre dans cette voie. Perdre notre voix par choix. Laisser les autres être l'écho de notre pensée. Mettons nos culottes et allons de l'avant! Je ne peux concevoir que l'on puisse volontairement délaisser notre raisonnement à autrui tout simplement. Comme si l'abandon prenait toute la place.

Ce matin, je vois venir demain. On est un autre jour, cela est certain. Sera-t-il long? Fera-t-il beau? La solution sera encore de le vivre pleinement et de faire face. Choisir de prendre prise au lieu d'être sous l'emprise. Réaliser au lieu de rêver. S'ancrer pour être une portion de la solive stabilisatrice de notre propre existence.

Baisser la tête. (5 septembre 2011)

L'humilité.  Prendre le temps de baisser la tête.  Pour réfléchir.  Pour planifier les actions à venir.  Pour la relever plus solidement, ancrée dans l'être que nous sommes, que nous devenons.  Mais aussi, se reposer.  Re-poser, poser à nouveau.  Prendre ses ancrages pour acquis, les solidifier.

Fixer le sol.  Pas par honte, mais par souci de reprendre contact avec notre arrimage, notre image.  Voir que nos pieds sur le sol sont ceux qui mènent là et ailleurs aussi.  Que ce sont aussi ceux qui nous ont mené d'où on vient, d'où on emerge.

Comme une respiration, un nouveau souffle mais aussi pour s'essoufler, venir au bout de ce respir pour que l'air nouveau nous emplisse, nous remplisse.  Vivre, c'est mourir plus d'une fois, c'est renaître au moins une fois.  Aimer.  Pleurer.  Souffrir.  Et aimer à nouveau.  C'est un cycle, un mouvement perpétuel des passions.  Une marée sentimentale, l'effervescence des sentiments.  Souffrir, c'est ressentir.

Et l'attente elle?  Savoir que le couperet va frapper, anticiper la scission, prévoir la déception, appréhender la suite.  Et si elle ne remontait pas cette tête?  Si l'horizon avait changé pendant la pause?


La pitié ou la piété? (5 septembre 2011)

Aujourd'hui, c'est contre la piété que j'en ai.  J'aimerais vraiment ça être une personne pieuse, avoir une spiritualité certaine dans son incertitude et me permettre d'entretenir de beaux discours voulant que rien n'arrive pour rien dans la vie, bla bla bla bla ...  Mais, aujourd'hui, je suis pas capable!  Ça me roule dans la bouche comme le jour de tes premières moules.

Je ne comprends pas le sens de la prière.  Parler dans le vide au lieu de parler haut et fort.  Souhaiter au lieu d'agir.  S'en remettre à quelqu'un d'autre qu'à soi-même au lieu de prendre les coups et d'assumer.  Pour moi, c'est ça la prière.  À quoi bon passer des heures dans son coin pour aider les autres en prière ... lève-toi pis fais du bénévolat!  Tout réside dans l'impact.

Il faut admettre que certaines choses n'ont pas d'explications, que le néant est une possibilité et que nos routes se dessinent au fur et à la mesure, que personne n'a été engagé pour être le script-éditeur de notre vie.  Nos mardes, nos erreurs, notre vie.  On peut grandir de ça, heureusement, mais par nous-mêmes viarge!  Ben oui, j'ai dit viarge!  Je vais brûler en enfer pour l'avoir fait (et toutes les autres raisons qui m'y envoient qui tiennent à peine dans un cartable de 2 pouces ...).  Mais ne pas avoir de réponses, n'est-ce pas la raison même du questionnement.  Il faut cesser de se donner des explications pour l'inexplicable.  Je sais que ça aide à dormir le soir, mais les réveils ne sont plus les mêmes dans l'ignorance.  Ou la double ignorance plutôt.

J'entame, je pense, le pire mois de ma vie.  Non pas que mes 31 ans ne m'effraient, mais disons que ce sera rempli d'enjeux, de conclusions, de déception, de peine mais aussi d'un certain espoir.  Celui de me relever par moi-même et de faire de mon possible pour que, contre vents et marées, je tienne la route.  Comme quoi la piété ne me sert pas à grand chose, ni même la pitié.  Deux choses qui assez éloignées à la base, me semble être les deux manifestations les plus flagrantes de l'égoïsme, des exercices égocentriques parfaits.  Pour et par soi.   Sans plus, ni moins.

Boucler la boucle. (28 août 2011)

Bizarrement, la vie fait des boucles.   Certes, on peut la décomposer en cycles.  Appelez ça phase, période, époque, c'est tout du pareil au même.  Mais elle fait aussi des boucles.  Ça, c'est quand elle prend soins de nous ramener exactement là où on a déjà été par le passé.

C'est comme refaire un voyage que l'on a déjà fait avec nos parent il y a 20 ans de cela.  Même panorama mais un regard neuf, renouvelé disons.  J'en suis là dans ma vie.  Aujourd'hui, je suis seul à mon appartement ... là où j'étais en novembre 2008.  Ce fameux novembre 2008.  Un passage obligé selon moi.  Une étape à refranchir, à assumer.  Je vais me remettre à la lecture et au thé.  Je vais reprendre les marches.  Mais pas le reste ..

Pas la peur d'être tout seul, pas cette folie de ne pas être bien.  Je reprends là où la vie m'a mené et non pas où elle me laissait dès lors.  J'ai avancé et je suis riche de ces 3 années.  Néanmoins, je suis assis dans cette chambre qui est trop pleine depuis trop longtemps et j'aspire à aérer mon quotidien.

Mais la vie est une boucle.  Ça, c'est quand elle prend soins de nous ramener exactement là où on a déjà été par le passé. (...)

Panoramas et produits lactés. (21 août 2011)

Partir ailleurs.  Simplement pour prendre le temps de vivre, de se reposer et de contempler.  Dans le seul but de voir si on ne se retrouverait pas au détour d'une rue inconnue, sur les tablettes d'une boutique dans laquelle on entre pour le première fois ou bien dans le sillage d'un bateau laissé sur un fjord qui a englouti les étoiles, les miennes d'étoiles.

Je me suis imaginé dans des scénarios impliquant de nouveaux visages, j'ai ainsi fait le plein de possibilités.  Prêt pour de nouveaux souvenirs, riches de bons moments passés entre amis.

Les vacances, n'est-ce pas le meilleur moyen que de reconnecter avec la plus value de notre existence?  Travailler, c'est bien.  Vivre, c'est tellement mieux.   Y a tellement à apprendre en regardant les autres vivre leur quotidienneté.  La vacuité de certains moments s'emplit du temps qui passe, tout simplement.  Les baumes du varech laissés par l'air salin d'une mer intérieur et par la chaleur d'un sable si fin qu'il coule tel de l'eau puisé au creux de sa main vaqueuse.  Le sentiment de profiter du panorama pour la première fois, avec des yeux neufs.

Et l'eau.  Partout.  L'immensité au bout des doigts.  La houle rappelant la mer.  Le calme d'un miroir engloutissant le ciel.  La brume se dissipant d'un bonheur certain.  Comme j'aurais aimé qu'elle m'engloutisse et m'apaise de l'intérieur.  Que sa rage mêlée à la mienne puisse déferler aussi librement et que mon calme doublé du sien puisse venir à bout de toutes les inquiétudes.

Et la liberté.  Celle de tracer nous mêmes la route et le chemin.  Celle de fixer les objectifs et de pleinement savourer le parcours qui nous y mène.  J'ai beaucoup à conserver de cette liberté.  De maintenant à ici, seules quelques secondes nous en séparent constamment.  Il faut prendre conscience que les deux ne sont pas toujours en synchronicité.

Vertigo. (13 août 2011)

Comme si tout était possible.  Que le changement se pointait le bout du nez pour ouvrir son lot de possibilités.  Mais les boulets restent et je ne sais trop comment les mettre de côté.  Il y a l'envie aussi.  Cette envie de crier les choses, de dire ses vérités, d'oser les mots.

Mais ce sont ces mots qui m'irritent l'âme et la gorge.  Je ne suis pas ce que je devrais être pour les assumer totalement, pour les incarner.  Je suis tombé amoureux d'un jeune homme qui se fout de moi, un autre dirais-je.  Je vis dans le déni de ma vie, de mon emploi et de l'angoisse des mois à venir.  J'ouvre la porte à une opération qui pourrait changer bien des choses ... je gagnerai et je perdrai au final, j'en suis persuadé.

J'ai toujours eu le vertige.  Là, c'est pire.

Suave. (28 juillet 2011)

Suavemente Besame.  La canicule récente me ramène à des instants de bonheur.  À certains souvenirs pervers aussi.  Pour moi, c'est le désir qui emplit les pièces lors de cette chaleur, lorsque ce feu qui nous brûle normalement de l'intérieur s'étend sur nous de l'extérieur.

Je suis hanté par ces images suaves, sensuelles et érotiques.   Je me fais des scénarios dans ma tête.  Je me languis de ces instants interdits.  Je désire.  Je brûle.  Cette attitude est pourtant à des miles de l'être que je suis, mais depuis quelques jours, l'univers du fantasme prend le dessus sur ma réalité objective.  Je vis d'un désir sensuel de combler ma solitude, mais surtout d'emplir celle d'un autre.  Je me positionne autrement.  Je réponds à d'autres besoins.

Le souvenir est une rose au parfum suave et discret. C'est une fleur que l'on arrose avec des larmes de regret.  Et pourtant, ce sont ces souvenirs qui m'habitent, qui caressent mon échine.  Je me consume de cette présence, de cette chaleur.  Je regrette aussi tant qu'il n'en soit pas ainsi.

J'imagine le plaisir et je devine facilement les caresses.  J'anticipe le désir et je redoute la carence.  Parce qu'il n'y ait pas de plaisirs qui viennent sans une éventuelle carence.  Personne ne veut que le plaisir cesse.  On veut tous que cela se prolonge sans cesse.  Comme une respiration, que cela frôle le réflexe!

Comme un phare qui surveille. (26 juillet 2011)

Elle était là ce weekend.  En plein coeur du ciel urbain de la métropole.  Toutes les 7.  Côtes à côtes.  Comme si elles me disaient que c'était ok.  Que le jeu en valait la chandelle et que changer de chandelle ne pouvait que signifier la naissance de nouvelles flammes.  Qu'il me fallait brûler à nouveau pour briller.  Me consumer tel un phénix qui renaîtrait de ses cendres.

C'est donc en regardant le ciel du quai de l'Horloge que j'ai vu la Grande Ourse me gratifier de sa présence.  Cela m'a rassuré.  Comme si le ciel de chez moi pouvait me suivre.  Je sais ce que les astronomes diront, qu'ils souriront en m'expliquant la présence des étoiles dans les deux hémisphères, mais je m'en fous... Ce dernier weekend en était un de réponses et de désirs.

C'est anodin une constellation. Voire aux limites de l'ésotérisme.  Mais ce weekend, Mizar et Alcor ont certes veille ....

La marée humaine. (18 juillet 2011)

Ouf! Ce fut périlleux que de se rendre à ce spectacle de Metallica samedi.  Trop de monde, trop de chaleur, pas assez de plaisir.  Mais surtout, des constats sur mes semblables qui m'ont fait capoté tout simplement.

Premièrement, mes semblables sont des crosseurs.  Tranche de vie.  Lorsque nous sommes arrivés en haute-ville à la place George V et que le soleil nous comblé de ses putains de rayons, je suis allé chercher des breuvages froids pour éviter la déshydratation.  Voilà l'intention.  Au point de vue de l'exécution, ce fut autre chose.  Plus de 45 minutes à attendre pour entrer dans le dépanneur! Entre temps, les gens qui sortaient du dépanneur vendaient leurs articles le double et le triple du prix.  J'ai vu un paquet de cigarette se vendre 30$ et des 950 mL de bière froide (les dernières) se vendre 15$ ... 60$ pour quatre canettes.  Je capote.  Que dire de tous ceux qui ont affiché leur macarons pour 150$ pour cette soirée? Ou bien du FEQ lui-même qui vend la caisse de canettes de bière près de 70$ (POURBOIRE NON INCLUS comme on se le fait dire!).  Je veux bien croire que la courbe de l'offre et de la demande devient reine dans ses situations mais putain que cela me fait peur.  Je me dis que si un jour un événement terrible survenait en terme de climat, ben faudrait vraiment vendre sa mère pour de l'eau potable!

J'ai aussi constaté que mes semblables étaient de vrais porcs.  Faire un don à Greenpeace ne permet pas d'agir comme ceux qui ont attendu toute la journée près des plaines ont agi. Et j'en suis un moi aussi.  Il y avait des amas de bouteilles, de canettes, des restants de glacières et des sacs de couchage.  C'est comme si on avançait dans un dépotoir.  Et l'odeur!  Ark!  La sueur mêlée aux odeurs de pisse et de poubelle.  Charmant. 

Le pire, c'est que je suis persuadé que la foule en est la cause.  Chacune de ces personnes individuellement n'auraient jamais agi ainsi, mais c'est l'effet de la foule qui leur a confirmé que c'était la façon de faire ce soir-là!  On dit souvent que le quotient d'une foule équivaut au plus faible quotient de la personne qui s'y trouve.  Ben y avait un 2 watts qui était présent au même show que moi.

Pis moi je vais le dire, le show ne m'a pas paru si parfait!  Pour moi, je m'applique à la rappeler pour ne pas soulever les colères, les attentes étaient trop élevées pour  ce que nous avons eu.  Non je ne referai pas la file ainsi pour un show de Metallica et non, je ne débourserai pas un sou pour un billet en aréna.  Je ne suis vraiment pas un fan finalement, à quand le retour de Lara sur les plaines?

Les douze commandements de la zénitude. (13 juillet 2011)

Changer de vie.  Choisir un nouvel environnement pour établir nos pénates et prendre un nouvel angle pour voir la vie, pour vivre la sienne.  N'est-ce pas un peu cela déménager?  Voilà maintenant quatre baux que je signe dans ce 1240 et mes amis, je vous le dis, ceci est mon dernier.  Oh que oui!

Laissez-moi vous présenter mon proprio que je nommerai affectueusement "cure-dent".  Cure-dent est un dictateur tranquille qui a accompli dans sa vie la fastueuse mise sur pieds des douze commandements de la zénitude.  Une entorse à ce règlement et il est certain que le réchauffement planétaire devient de ma faute et le tout, doublé d'une famine sans précédent.

Commandement #1: Du plaisir, tu n'auras pas autrement qu'en te rinçant les sinus!
Commandement #2:  Un audiomètre tu installeras pour ainsi sauvegarder les tympans de tous.
Commandement #3: Aux aurores ton marteau tu empoigneras.
Commandement #4: Une enquête sur les filtres de cigarette tu tiendras et ce, aussi souvent que nécessaire.
Commandement #5:  Tes locataires, les uns contre les autres, tu élèveras.
Commandement #6: Asexué, tu demeureras. 
Commandement #7: Dans la vie des autres tu t'immisceras et ce, dès que possible.
Commandement #8: La surconsommation tu enrayeras en vidant tous les lockers que tu croiseras.
Commandement #9: Avec les voisins tu médiseras.
Commandement #10: Des rivières de roche tu installeras pour amener les bonnes énergies à bon port.
Commandement #11: La sourde oreille tu feras sur les réparations nécessaires tandis que les futilité tu prioriseras.
Commandement #12: Dans un sac tes papiers de toilette souillés tu jetteras.

Je pense que j'ai fait ma langue de vipère pour les 2 prochaines ... heures?!!  Non mais, y a toujours bien des limites à se prétendre zen et à autant stresser avec des futilités de la vie.  Vivre et laisser vivre se traduirait ici en Encaisse ton loyer et laisse vivre.  Alors voilà que je tire un trait sur ce pan de ma vie au 1240 et que je recommence à fouiner dans la section des logements des journaux et d'internet.  Ouf!  Ça a augmenté les loyers en 4 ans!! PUTAIN!  Un 5 et demi est maintenant dans les 850$ dans Limoilou!  Ouch!  Une chance que ma coloc est trouvée et que nous avons les mêmes aspirations pour notre logement.  Mais je vous jure que ma liste de critères vient de prendre de l'expansion avec les dernières semaines en compagnie de mon proprio-résident.  Y a des spots checks à la visite que je ne laisserai plus passer.

Ce que nous sommes bien chez nos parents certains diront alors!  Euuuuh pas quand tu as soif de liberté et de responsabilités!  Un sondage disait d'ailleurs hier que 51% des 21-29 ans du Québec habitaient encore chez leurs parents .... Côlisse! Si je fais le décompte, c'est mon 7e logement que j'habite en ce moment .... 7 en pas moins de 15 ans ....  Ayayaye!  Puis-je me considérer comme étant un peuple nomade?  C'est sans compter les 7 autres effectués avec mes parents dans les 16 premières années de ma vie ...  On aurait pu découvrir le Détroit de Béring nous aussi si cela n'avait pas déjà été fait!  Je ne comprends donc pas comment ces jeunes font pour demeurer chez leurs parents dans la facilité certaine du foyer quand leur premier départ se fera dans le confort de leur premier condo ou de leur première maison ...  J'ai un peu de difficultés avec le concept.  Il faut apprendre à la dure et même moi, je ne pense pas avoir compté dans ceux qui ont appris à la dure, ou du moins, pas encore.

Le concept de mouvance selon moi définit l'homme sédentaire que nous sommes dans la nécessité contradictoire de se définir en mouvements.  Autrement, la sécurité devient un boulet.  Une zone de confort qui étouffe nos élans qui ne prennent vie que dans notre instinct de survie.  Celui de découvrir un nouveau quartier, de se fixer de nouveau repère. Une nouvelle ville peut-être!  On verra.

Le désespoir, est-ce que ça se juge? (7 juillet 2011)

J'aime bien Facebook.  J'ai eu mes chicanes avec elle récemment, nous nous sommes boudés mais voilà que nous reprenons une meilleure relation.  Mais bon, ce ne sont pas les béabas de Dame Face de Book qui me turlupinent aujourd'hui, mais bien la liberté qu'elle nous offre et qui permet d'y lire des phrases coups de poing ...

Par exemple, j'ai lu hier sur FB un gars qui réagissait au verdict de non responsabilité criminelle du Dr Turcotte en criant haut et fort que le fait de tuer ses enfants était maintenant accepté et non punissable ... Euuuh!  On fait attention à ce qu'on dit ici s'il vous plaît!  Je ne suis pas certain que l'on se permettrait la même liberté de crier haut et fort ce genre de commentaires en pleine foule du Festival d'été.  Des fois, je me dis que la liberté est une arme qui a deux tranchants très bien affûtés.  Ce n'est pas un droit que d'être libre mais bien la responsabilité que de l'utiliser intelligemment.  Je ne suis pas en train de dire ici qu'on ne peut pas être choqué d'un tel verdict, mais il faut laisser à la Justice la tâche qu'on lui a confié et ne pas la ridiculiser sur la place publique.

Parce que ridiculiser la Justice en public, n'est-ce pas le premier pas vers une société qui se scinde?  Si ses propres rouages deviennent contestables, que ferons-nous de toutes les décisions que nous jugeons bonnes?  Foncièrement, elles ne seraient pas plus valables puisque ce sont les mêmes rouages qui en ont décidé ainsi.  Et le Dr Turcotte, que peut-on en penser sans s'être penché au contexte?

Il a tué ses enfants, ça c'est un fait.  Mais le désespoir, est-ce que ça se juge?  C'est d'une aberration sans précédent que des enfants soient morts de la main de leur père en réaction à une relation amoureuse qui tirait à sa fin.  Ne pas lire ici que je suis en train d'excuser ou d'endosser le geste.  Mais je dis seulement que le désespoir, ou appelons le "folie" dans ce cas, c'est quelque chose qu'on ne peut pas juger si facilement.  Sur le coup de la folie et de la peine, on peut faire des choses qui sont à des milles de ce qui nous ressemble, ça vous pouvez me croire sur paroles.  "Been there, done that" comme on dit.  Mais même si cela fait cliché, moi je pense que la pire sentence sera celle de reprendre ses esprits et d'être confronté au quotidien au meurtre de ses enfants.  La lucidité sera le boulet, guérir pour mieux souffrir.  Le terrible regard que la société se chargera de lui infliger au quotidien le lui rappellera.

L'enfer, c'est les autres.  J'ajouterai que l'enfer, c'est crissement les autres.  On est tellement bon en tant que société pour être le bourreau et le bûcher à la fois.  Je te condamne et te lynche immédiatement.  Un peu comme ce que l'on a fait avec les sorcières que l'on immergeait dans l'eau pour vérifier si elles étaient maléfiques.  Si elles se noyaient, elles n'étaient pas sorcières.  Si elles survivaient, elles étaient maléfiques et on les brûlait.  Ce sont des décisions prises à l'avance et la peine et la peur collectives ont pris la responsabilité.
Des fois je me dis qu'il faut peut-être avoir vu le désespoir de près pour mieux comprendre son emprise, sa force...

Life goes easy on me ... Most of the time. (22 juin 2011)

Ce soir, c'est une nuit d'insomnie qui m'asseille.  Nuit d'insomnie sur Montréal.  Une parmi tant d'autres, encore une.

Comme si la vie était en suspens.  Du haut du 12e étage de cet hôtel de Montréal, je ressens la vie urbaine qui suit son cours.  Un rythme effreiné, permanent qui suit sa course et dont je suis le témoin.  Le mur de fenêtres à mes côtés me confère le rôle d'observateur, de témoin.  Les lumières du Vieux-port, les néons du Montréal que je ne connais pas qui me rendent si songeur.  Un fleuve dont le lit est pourtant le même que dans ce que je me plais à considérer comme étant chez moi.  Une vie nocturne aussi active que le jour qui s'éveille.  Au loin, des couples qui célèbrent leur amour, qui dans leur solitude ne savent pas que moi aussi je veille.  Et tout cela, aux sons de Damien Rice.

J'aime les nuits de Montréal.  J'aime l'anonymat citadin.  Cela m'appaise même si je sais si bien que demain, je paierai pour ces moments de réflexion.  Une cigarette bienfaitrice pour quelques minutes de réflexion.  Ma tête qui se projette enfin.  Sortie de sa dormance, je fais des plans.  Je prends conscience de ce reflet dans la glace.  Ce soir, je suis.

J'ai enfin pu comprendre François.  Lui aussi veille je pense.  Tout chez lui respirait Max ce soir.  Une présence entretenue par le souvenir de leur union, de leur amour où je n'avais pas ma place.  Et c'est très bien ainsi.  Comme si la boucle se bouclait par une peine partagée, par des souvenirs différents mais reliés.  Cela me confirme que c'est bien ainsi.  Que demain est à ma porte, nos portes.

La nuit veille elle aussi.  Je suis dans cet hôtel où nous avons été l'an passé.  Un baiser annodin, la preuve d'un lien si fort.  L'interdit d'une intimité que je caresse depuis ce soir du mois d'août 2010.  Je suis prêt je pense à remonter en selle afin de reprendre les rennes de ce que je veux devenir.

La journée m'a ouvert les yeux sur ce que je suis, ce que je veux devenir professionnellement.  Toutes les tergiversations sur la formation, sur l'enseignement ont enfin pris ancrage dans mon esprit.  Je veux construire un savoir de nouveau, je veux que le synergologie s'ouvre à moi, que je m'ouvre à sa réalité.  C'est l'excitation de cette nouveauté qui me tient éveillé ce soir.  Et ce fleuve en mouvance.  Ce flot continu qui continue à avancer.  La lueur des néons qui font office d'un soleil de minuit sur le pavé montréalais.  Les promesses de vestiaire sans lendemain qui font tant de bien.  J'aime cette nuit.

Dans ma tour du 12e étage, je me sens en sécurité.  Je sens que je peux devenir l'architecte de rêves et de passions.  Je ne sais pas si demain ces plans seront encore du monde du possible, mais ce soir, je les savoure.  Pourquoi ne serai-je pas un conseiller en formation à mon compte éventuellement?  Pourquoi ne ferai-je pas partie de la solution pour certains?  Ce ne sont que d'hypothétiques avenues professionnelles, mais ce soir, elles m'habitent.  Je m'habite enfin.

Quand Morphée m'engloutira ce soir, ce sera avec la saveur d'une assurance avec laquelle je renoue peu à peu.  Cela goûte bon.  Même si aucune étoile n'est visible de mon point de vue ce soir, je m'amuse à les tracer à ma convenance.  Un terreau fertile pour l'être créatif que je suis, que j'apprends à assumer.
Fini le déni et l'abnégation.  Ce soir, la nuit sera douce.

Les étoiles demeurent allumées, même après la tempête! (16 juin 2011)

Hier, la Grande Ourse était juchée au dessus de ma tête.  Comme un signal de rappel de l'existence du passé.  Je me suis souvenu des 7.  Des feux de camp et des souhaits d'anniversaire.  Parce que le romantique en moi a déjà fait cela : donner des étoiles de la Grande Ourse, MA Grande Ourse en fait.  Quatre ont été offertes en ce moment.  C'est une façon d'amener avec moi ceux que j'aime et de les savoir présents qu'en soulevant la tête.
Max, Gio, Ge et Lysiane.  L'un deux y réside assurément depuis son départ.  Les autres en sont tout simplement l'éclat.

La vie en appartement. (14 juin 2011)

Partir une journée pédagogique pour trouver son premier appartement.  Arpenter les rues de Sainte-Foy, dans les limites d'un quadrilatère bordé par les institutions scolaires.  Prendre en notes les numéros de téléphone sur les pancartes indiquant un logement à louer.  Courir à une cabine pour appeler car la technologie du téléphone mobile n'avait pas encore rejoint les adolescents que nous étions en 1997.  C'était il y a presque 15 ans.

Et voilà que 15 ans plus tard, la vie en appartement fait encore partie de mon quotidien.  C'est comme le phare de cette vie itinérante qui a été la mienne au fil des péripéties.  Et surtout les témoins du parcours, trop souvent circulaire jonché de carrefours giratoires, qui me rappellent souvent de bons fous rires et de légendaires tristesses.

Mais ce matin, je rêve d'une maison dont je serai le seul propriétaire.  Parce que mon propriétaire a la zénitude facile.  Comme si j'étais le pire locataire ever avec mon bac à recyclage roulant enseveli l'hiver.  Parce que mes chèques sont à l'occasion en date du 9.  J'ai donc eu envie de me remémorer de beaux moments des autres appartements, et les moins beaux, afin de me consoler de cet appel merdique de 9h21 ce matin.

RUE DELAGE, SAINTE-FOY
Le début d'une liberté.  La concrétisation de 6 ans d'attente.  L'enfant de la ville qui revenait dans son monoxyde de carbone.  L'enfant de la pollution no 2 qui reprenait sa liberté avec une passe d'autobus.  La 13.  La 801.  La 7.  Tous des parcours me menant vers des mondes qui je découvrais.  La buanderie.  Le passage chez Ashton.  La coloc qui jouait à Jour de Paye toute seule.  Catherine G.  Les périples au centre d'escompte Racine. Torn au mois de mai et Calvaire au mois de septembre.  Le plancher en damier noir et blanc et le tapis industriel.  Bref, un tremplin parfait pour le jeune homme que j'étais.  Les balbutiements de l'Amour avec un grand A et de la peine avec un grand P.  C'est une amitié consolidée avec Audrey et d'une première colocation avec Sylvain.

RUE MYRAND, 3e ÉTAGE À DEUX PAS DU CIEL.
De beaux moments remplis de bonheur.  De loin les plus heureux de ma vie.  Des colocs en or. Des concours de brossage de dents sans rire et se montrer les dents.  La négresse aux nénés dans le salon.  Le 'Ugly Naked man' d'en face et la cuisine orange brûlée.  Le toit qui perce et le garde-manger qui coule.  Jonathan Painchaud qui se lamente au 3e ... Mais qu'est-ce qui t'a poussé à partir ... La buanderie philosophique et l'Abonne-Clap.  Le nettoyage du plancher infecté de wartz ...  Fast car dans le piton.  Les soeurs Reed et les blackouts.

LAC SEPT-ÎLES.
La Solitude avec un grand S.  Le travail en permanence et le masque perpétuel.  La Crapule éphémère et la chapelle hantée par Sur le Seuil.  Le sommeil sur le divan et la crainte de se cracher un poumon.  Faire l'amour sur les quais un soir d'automne et pleurer sa vie dans un sous-sol à la fin de l'été 2004.  Les osties d'initiation de septembre et les responsabilités tant détestées.  Première chute et première grande déception.  Épuisement.

LIMOILOU, COIN 8e RUE ET 2e AVENUE.
Perte de poids et focus sur soi.  Musique et cooking.  Acceptation de soi et culture au maximum.  Sonatine devenant Marie-Chantale. Marche et Limoilou devenant MON Limoilou.  C.R.A.Z.Y et Les Choristes.  Vue sur le Château Frontenac et voisins idéaux.  Souper d'halloween thématique et concours de photos BBQ.  Calme.

BORDEL DE LA RUE BROWN
Comment bien le décrire pour illustrer le tout ....  Je le dirai ainsi : commune de marde.  Colocataires anormaux et saleté crasseuse.  Retour aux études et seconde chute.  Je me souviens des trois frigos et des deux poubelles débordantes.  Le Monia Maki du jeudi et les poils dans le bain.  Le cadenas sur ma porte de chambre et le condom étranger dans mon lit.  L'escalier sans fin et les pleurs sur le trottoir.  Un potentiel n'ayant ainsi jamais vu le jour.

333 DE LA 11e - BACKSTORE DE L'AUTRE OZONE
Plancher qui pue et toilette qui sait danser la valse.  Bain sur pattes et vol  à l'étalage.  Je me souviens de la pluie forte et du carreau cassé.  Mes parents qui accourent et les leçons de Madame Faucon.  Mes divans inconfortables furent à l'apogée de leur accueil : David, Philippe et Guillaume.  Une vie de couple sans sexe.  Des batailles sur les voitures et des appels au 9-1-1 hebdomadaires.  Crazy de Knowles Barclay en boucle et l'annonce d'une solitude renouvelée.  Un nid d'urubus.

MON ROYAUME ÉPINEUX DE LA 2e AVENUE.
Le déni recouvrant le plancher de mon salon.  Deux chattes, Boubou et Kyra, mais aussi deux mondes.  Les retrouvailles de la colocation et les déboires financiers de la solitude.  La prise de poids.  L'ascension de l'enseignant et la naissance de la télécom.  Les dettes et les rêves.  Un nid imparfait mais de plus en plus à mon image.  Une prise de conscience assumée.  Un plancher fragile et une scène à la fois. Des fines herbes sur le bail. Une suite à découvrir...

Wow!  Quinze années de ma vie à l'intérieur de plusieurs murs.  J'ai en tête chacune des pièces que j'ai ainsi habitées dans jamais les habiter totalement.  Mais j'ai envie maintenant de poser pieds quelque part pour vrai.  D'enfin mettre pignon sur rue ...

L'appel de la meute. (12 juin 2011)

Ça m'a pris cette semaine.  Au détour du rue glauque de la cité montréalaise, j'ai pris conscience de l'appel de la meute.  Vous savez ce sentiment qui nous envahit et nous fait ressentir cette nécessité de s'allier des gens autour de nous.  De se fondre dans la masse.  Mais pas n'importe laquelle.  Une masse qui nous ressemble, qui ferait en sorte que l'on pourrait se perdre dedans.

Au coin de cette rue glauque, je me suis croisé.  Il était là, coin Ste-Catherine et Amhearst.  Il attendait d'avoir le courage de lever les yeux et d'affronter ce village.  Ce village, symbole de l'inclusion, qui pourtant retourne à chacun de qui l'éloigne tant de l'archétype gai du nouveau millénaire.  Bref, ce Gaston (ça lui allait bien ce patronyme) a osé lever les yeux et a croisé les miens.  Un mélange de "T'es qui toé?" et de "Pourquoi Maman?" m'ont alors bombardé.  Je voyais son angoise d'être et son envie de devenir.  Je me doute même qu'il se projettait dans sa vingtaine afin d'assumer, de se libérer.  Je lui souhaite tant.

Je me suis aussi vu dans les yeux de Roger, soixantaine avancée, assis sur un banc du Parc Émilie-Gamelin.  Il regardait l'échiquier, le dévisageant comme s'il analysait une stratégie qui n'avait pas fonctionné.  Comme s'il revoyait chaque coup qui l'avait mené à la défaite, la sienne.  Ce sont ses "Peut-être aurais-je pu" ou ses "J'aurais dont ben dû!" qui m'ont interpellé.  J'ai alors réalisé que se poser des questions nous rapproche de nous-mêmes mais peut nous éloigner des autres en même.  Tout comme dans le processus d'une observation participante, on en vient à se détacher tellement facilement de l'environnement que l'on habite afin de prendre du recul.  C'est bien, mais pour un temps bien précis.  Sinon, on finit sur notre banc du Parc Émilie-Gamelin, faisant fie des revendeurs de marijuana à focusser sur ce qui aurait pu être.

J'ai aussi croisé Vincent, danseur au Campus qui fumait une cigarette torse dénudé lors de cette journée trop claire et trop humide.  Il faisait le vide ou l'appât.  Chose certaine, il devait espérer que demain serait mieux lui aussi.  Le regard des hommes sur les bancs suant alors leur vie me répugnaient.  J'avais tant envie d'aller le voir et de lui dire que ça irait mieux.  Que sa beauté était ailleurs.  Jusqu'à ce que je réalise que moi aussi, je le regardais.  J'étais aussi un voyeur. J'ai donc repris la marche dans ma propre sueur en espérant que la pluie fasse le ménage.

Je suis donc Gaston, Roger et Vincent.  Les trois à la fois.  Nous le sommes tous un peu dans un coin de notre être.  Ils portent d'autres noms, mais nous sommes tous une addition plus ou moins fidèle des autres.  La meute est en nous autant que nous sommes à la composer.  Nous ne sommes pas seuls, il suffit de regarder pour vrai tous et chacun qui lançons cet appel de la meute à tous les coins de rue.  La jungle urbaine de Montréal m'a donné envie d'y aller tenter ma chamce.  De lancer moi aussi un cri à la meute.

2012, je déménagerai à Montréal.

Un doux lendemain. (7 juin 2011)

Enfin! Un matin qui goûte les vacances avec un soupçon de liberté.  C'est si bon d'être évaché sur ce lit qui est le mien, au son du Pink Floyd qui résonnait dans ma jeunesse à cause de mes parents, à préparer une valise pour prendre du temps.  Presque pas un sou en poche, direction Montréal.  Juste pour changer d'air.

Changer d'air.  Drôle d'expression s'il en est une.  C'est comme si une vidange de l'air ambiant était nécessaire afin de se sentir mieux.  Un genre de dépressurisation contrôlée afin que les soupapes puissent reprendre leur place et faire en sorte qu'un reset obligé fasse son effet.  J'aime bien parler de reset, c'est un peu devenu ma vie.

Et que dire de ces effluves de caféine matinale qui me donne le goût de croire que la journée sera bonne.  Malgré le temps pluvieux.  Malgré la Poste en grève et les comptes qui sont déjà en retard anyway. Juste la vivacité de cette caféine que j'aime tant.  Trop même.

Les mots aussi.  Ce matin, ce sont ceux de Vincent Marissal qui nous décrit la brassée de blanc qui a été lavée devant le grand public hier au Parti Québécois.  Exit Louise Beaudoin.  Exit Monsieur Pronovost.  J'ai mal à mon pays encore ce matin.  Mauvais souvenir de la défaite du 2 mai.  Comme si on faisait table rase de ce projet.  Zen mon JeanSim.  N'oublie pas que reculer permet de faire de meilleurs bonds des fois ... Je suis encore un jeune enfant naïf je crois ...

Naïf et repentant.  Le jeune homme aux vertes espérances de Central Park en 2003 est encore bien présent, même si le compagnon du temps n'y est plus.  J'ai compris quelque chose finalement de ta hargne des derniers moments Max.  C'était la volonté sous-jacente qu'il m'aurait fallu comprendre et non pas la déception de surface.  Je viens tout juste de le comprendre.  C'est marqué dans mon cahier maintenant ... promis!
Le goût des vacances omniprésent sur mes papilles.  Le Mont-Royal et son lion est ma destination.  Une virée à la binerie? Un tour sur les libraires de Saint-Denis? Un café à la PDA?  Chose certaine, du temps et du bon de surcroît.  Lâcher prise pour quelques jours avant que le tourbillon ne revienne.  Mais tantôt j'y songerai.

Crise de la trentaine. (6 juin 2011)

Oh que je suis dedans!  Les deux pieds jusqu'aux chevilles.  Tout m'y menait.  La route, les idées, le hasard.  Un genre de concertation des astres pour que je me dirige vers cette crise trentenaire.  Mais cette nuit.  Vers 3h00 du matin, j'ai vu clair.  J'ai comme lâché prise.  Au suivant!  Au suivant!

Les choses, il faut les nommer.  Les émotions, les mettre en mots.  Je viens de constater que cette année en sera une de taille, un changement de cap pour moi et cela fait plus de deux ans que ça se prépare.  Je l'accepte.  Je ne serai pas parfait et je ne perdrai rien puisque je ne l'ai jamais été.  Point final.  Si je perdais mon emploi, ben je m'efforcerai de vivre autrement.  Si je coupais les ponts avec des liens d'amitié et familiaux, il faut que je le fasse pour me choisir.  C'est la seule raison valable.

La vie, je veux que ce soit un hymne à la KC and the Sunshine Band, un ABBA revival.  Je suis débrouillard, je suis intelligent et je suis sensible.  J'ai fait mon lot d'erreurs, j'en ai pour des années à m'en remettre encore, mais c'est mon parcours.  J'hésitais ici à parler de résignation.  Ce sera plutôt une renaissance.  Il faudra que je plie, que je me tienne debout et que je sache pleurer aussi.

La crise de la trentaine, c'est le cumul de la vingtaine en fait.  Au fil des années, j'ai accumulé des deuils, des dettes et des désirs.  Mais j'ai un shit load de rêves, d'ambitions et de souvenirs.  Il faut que je bâtisse là dessus.  Que je dise oui aux changements, au renouveau.  Je veux aller rester à Montréal, ben allons y!  Je veux écrire, ben écrivons.  Je veux dire "Je t'aime!", alors aimons!

J'en ai marre de vouloir que cela arrête quand dans le fond, je veux juste que ça change.  Simplement.  Un jour à la fois.

3h04 le matin. (6 juin 2011)

Le point dans le temps est tracé.  Le sablier vient de se retourner.  La vie prendra dorénavant un autre sens.

Comme si on tarissait la source. (6 juin 2010)

Une impression de vide, celle de n'avoir rien à dire de plus que ce qui a déjà été dit.  Comme un étang au printemps qui n'a pas encore fait peau neuve au mois de juin.  C'est ainsi que je me sens ce soir. Tari.  En jachère.

La vie est bizarrement faite.  Tu te bats pour essayer de te bâtir un certain bonheur, mais en même temps, c'est comme si on te mettait des bâtons dans les roues pour ralentir ta course.  Ou peut-être est-ce des constats obligés?  D'avoir une amie qui renouvelle sa vie à Montréal, est-ce une façon de te faire comprendre que tu n'as pas les couilles de le faire? D'avoir des soucis financiers, la preuve de ta mauvaise gestion personnelle?  De sentir la déprime t'envahir, le cri d'alarme t'avertissant que tu t'aventures dans un sentier que tu connais encore trop bien ...

J'en ai marre des remises en question et des peines encourues.  Plein le cul de perdre mon énergie sur les vies amoureuses malsaines des gens qui m'entourent ou sur des situations sur lesquelles je ne détiens aucun contrôle.  Une amie m'a mentionné que je devrais commencer à habiter ma vie.  J'aime.  Habiter, c'est prendre ses aises.  C'est s'installer dans un environnement qui nous ressemble.  Mais encore faut-il savoir ce qui nous ressemble.

Bref, encore une crise d'insomnie perdue en tergiversations de toutes sortes.  La source coule encore, mais toujours le même flot de pensées qui abonde en aval.  J'aimerais pouvoir dormir et me réveiller autrement.  Simplement.

Mal de Bloc. (12 mai 2010)

Je ne voulais pas parler des élections fédérales.  Je ne voulais pas m'épancher sur le sort de la nation canadienne car je jugeais que mes concitoyens ne le méritaient pas.  Je ne voulais pas non plus être de ceux qui citent Jean-François Lisée sur le sort du Bloc Québécois sans pour autant avoir voté pour eux...

Mais comme vous le voyez, je n'ai pas pu me retenir de le faire.  C'est sur un fond musical de Adele que j'ai pleuré le Québec le 2 mai dernier.  Je peux comprendre la volonté de changement.  Je comprends également que c'est par la voie du changement que l'on peut se faire entendre.  Mais sacrifier la brebis le soir pour en pleurer la perte le lendemain est pour moi un non-sens.  Comment font tous ceux qui critiquent les jeunes loups du NPD pour ne pas se souvenir qu'ils ont eux-mêmes votés pour ces recrues inexpérimentées?

Peut-être est-ce parce que tous ces gens n'ont pas voté pour des individus, mais bien pour des idées fédéralistes sociales-démocrates de l'Ouest ou tout simplement pour un bon Jack.  J'enrage d'entendre les porteurs de ce changement incapables de me nommer le nom du candidat ou de la candidate pour lesquels ils ont voté.  Ne sont-ce pas des hommes et des femmes qui nous représentent que nous avons élus ou est-ce un programme?  N'ont-ils pas comme première responsabilité de répondre pour Monsieur et Madame Tout le monde de leur conscription?

Je ne suis pas en train d'encenser les Bleus pour autant.  Mais j'ai mal à mon Québec depuis le 2 mai.  Je trouve que l'on peut être impitoyable sur des bases très imprécises comme nation.  Nous sommes certes les plus ouverts au changement.  Nous souhaitons clairement que les choses changent.  Mais on se déresponsabilise tellement rapidement de nos choix.  À quoi bon se réclamer citoyen si aucune volonté d'implication n'est présente?  Doit-on toujours recommencer à zéro et créer de la bisbille au moment où nous avons au contraire tant besoin d'être soudés à nos semblables pour pousser un cri identitaire sous le joug du conservatisme occidental?

Pour la première fois en plusieurs campagnes, je me suis renseigné sur les gens qui réclamaient notre confiance et je suis déçu de la tournure des événements.  On a remercié des gens comme Christiane Gagnon sans avertissement après des années de loyaux services.  J'ai pleuré sa défaite.  Littéralement.
Mais sachez ceci, je suis un gars ouvert et je laisserai la chance aux coureurs parce que mon peuple en a décidé ici et je crois en la démocratie.  Je me rallierai si nécessaire.  Toutefois, je n'oublie pas que mon devoir de citoyen étant effectué, je me réserve ainsi le droit de critique et de vous rappeler ce que vous avez choisi dans l'isoloir.   Et vous ne serez pas les premiers à regretter une décision faite dans un isoloir ...

Statue de sel face aux vents. (1er mai 2011)

Se mentir à soi-même.
Souffrir d'une importante crise de déni.
Taire sa souffrance dans l'abîme de sa solitude.
Croire que demain sera fait de mieux pendant la peine d'hier se cristallise.

Je vis dans un monde où je n'ai plus de repères.  Où ma nostalgie et ma complaisance ont pris toute la place.  L'image de l'homme fort que je voulais être n'est plus.  Même plus dans mon esprit.  Je ne suis plus qu'une statue de sel qui fait maintenant face aux vents après leur avoir tourné le dos pendant tant d'années.  Cela laisse toutefois des traces.  Mais comment faire pour se reconstruire aux travers de tout ce qui nous pompe du jus, de l'énergie dont nous ne disposons pas en quantité infinie ... finalement!

Et toutes ces portions de nous laissées le long du chemin.  Ne sont-elles pas les plus chanceuses finalement.  Libérées et intègres.  Ne portant plus le poids de supporter l'ensemble, de constituer un tout, de se rallier à ses semblables.  De petits électrons libres laissés dans l'esprit de ceux que nous ne côtoyons plus afin de leur rappeler ce que nous fûmes à une certaine époque.  Nous existons tant à travers les autres.  Nous nous canalisons pas leurs yeux, nous existons par leurs voix et nous ne résonnons que par l'existence de leurs oreilles.  Remarquez comment une personne criant derrière une B-window n'a que peu d'impact dans notre mémoire.  La peine a beau envahir son visage, ce n'est que le tout qui marque ... mais pour combien de temps?

Telle la statue de sel, je m'effrite et je m'érosionne au gré des vents.  Et laissez-moi vous dire que depuis peu, il vente fort.   L'odeur saline des vents, c'est donc le souvenir de ce que nous avons été, mais aussi la survie de ce que nous sommes, mais sous une autre forme...

J'ai peur.

La classe de Monsieur Jean-Simon. (1er mai 2011)

Y a des deuils que l'on croyait terminé.  Des époques classées dans celles qui devaient être révolues.  Mais souvent, il ne suffit que d'un souffle, que d'une rencontre pour raviver une étincelle.

Cette étincelle, je la croyais éteinte.  Je me croyais guéri et complètement réinvesti dans d'autres choses.  Mais cela n'aura pris qu'un souper avec une ancienne collègue de l'enseignement, une prof associée particulièrement importante dans ma vie, pour que je constate combien je vis sur une voie de service depuis quelques années.

J'imagine que cela aurait été mon tour cette année.  Que de ces 17 postes ouverts à la commission scolaire dans laquelle je devais faire ma place, il en aurait eu un pour moi cette année.  Mais ce ne sera pas le cas.  Même si en 2011, on me propose un stage 4 en 6e année.  Même si on me dit que j'y aurais ma place.
La classe de Monsieur Jean-Simon n'existera donc pas.  Elle aura toujours sa place dans mon esprit et sera certainement un sujet de torture pour moi pour des décennies encore.  J'aurai toujours cette impression de rendez-vous manqué, de sabotage interne.  Le sentiment que j'aurais pu faire une différence.

Des fois, je me dis que j'aurais dû vivre en Libye, la question de ce que j'aurais pu faire de ma vie et le constat de mes erreurs passées auraient été vains au travers de ce qu'aurait pu ne pas être ma vie là-bas ...  Faut se consoler dans le fond.  Et toujours marcher vers l'avant sans trop s'attarder au rétroviseur...

Janis, Kurt et les autres. (1er mai 2011)

Aujourd'hui, tu aurais eu 27 ans.  L'âge maudit, celui qui m'a tant fait pleuré en 2007.  Celui qui a signé la fin de tant de grands artistes que l'on aimait.  La fleur de l'âge comme on dit.  Celle qui ne fleurira plus, mais qui fânera en échange.

Il fait beau en plus.  Je suis allé te voir pour te souhaiter bonne fête.  Il y avait une fleur sur ta tombe, j'en ai posé une seconde.

Tu aurais eu 27 ans aujourd'hui.   Salope de vie.

Nos petits mouchoirs à tous et chacun ... (1er mai 2011)

La richesse de l'amitié, pour moi, c'est sans conteste la chose la plus précieuse que je possède.  Je ne suis pas toujours le meilleur des amis.  Je peux être hypocrite, je peux être égoïste également.  Mais, je pense que le jour de mes funérailles, on saura dire combien j'ai été présent pour certaines personnes à certaines période de leur vie.

Avez-vous déjà songé à vos funérailles?  Pas à votre mort, à la fin du voyage, mais bien au happening de vos funérailles?  Parce que moi, j'aimerais bien que ce soit un happening, un incontournable du Québec Scope, juste après la présentation d'un vieux documentaire à Gabrielle-Roy.   J'ai même une trame sonore et visuelle en tête.  Somewhere over the rainbow pour débuter la cérémonie, shooters pour tout le monde et un exemplaire du Petit Prince de Saint-Exepury pour tout le monde.  Vous ai-je déjà dit que j'étais quelqu'un pour qui les symboles ont une place importante ...  (euuuuh, si je mets des mots dans mon porte-feuille pour que ceux-ci inspirent ma vie, je suis un peu atteint de la cocologie je pense! ;p).

Mais là où je pense que cela devient intéressant, c'est dans les liens qui se cristallisent dans les événements tristes comme ça : ceux de l'amitié.  Je me vois dans mon urne entendre les pensées, les attentes déçues, les rendez-vous manqués, les moments de pur bonheur et les silences qui me seraient ainsi racontés.  J'entends les exclamations de certains réalisant ce qu'ils ne savaient pas sur moi, le tout raconté par la bouche d'autres amis ou membres de la famille.  IL ÉTAIT GAI??? (hahaha! ben oui matante ...) Nous avons tous ces petits secrets dont nous taisons l'existence et ce, même à nos amis les plus proches.  Est-ce par peur?  Par honte ou par besoin de conserver une contrôle sur notre propre vie en écrivant soi-même tous les chapitres et les épilogues?  Peut-être ...

Mes petits mouchoirs, je réalise que j'en ai un tiroir plein.  Il est rempli de craintes pour certains de mes amis, de Je t'aime et de Tu m'as déçu non-dits à d'autres.  Mais il déborde surtout de petits mensonges afin de rassurer les gens qui m'entourent que tout va toujours bien.  Pourquoi arrondir les coins de la vérité?  Tout simplement pour que le film qui en découle soit beau et intéressant.  Aurais-je le meilleur rôle dans le film de ma vie, je ne le pense pas.  Je laisserai le place aux autres, pour qu'ils brillent de pleins feux grâce à moi un peu.

Mais ce matin, premier dimanche de mai d'une année épuisante, j'aurais tant envie de faire le tri de ces petits mouchoirs, de les classer ou bien les jeter.  Mais vous le savez, c'est toujours plus facile de peser ben ben fort quand ça déborde et de refermer le tiroir ... sachant très bien que ce n'est que partie remise et que la prochaine fois, les mouchoirs nous revoleront en plein visage.

Latence et Damien Rice. (7 avril 2011)

Les subtilités de la langue.  Les anglos ont cette expression qui leur est propre :  'The Urge'.  Les italiens, quant à eux parlent souvent de 'farniente'  Des expressions qui, malgré tout l'amour que l'on porte à la loi 101, n'ont pas leur pendant francisé selon moi, ou du moins, rien qui ne transporte la même force à mon esprit en ce jeudi après midi.

Avec la venue récente du printemps, j'ai le 'urge' de la 'farniente'.  Ça ne se verbalise pas, ça se sent.  Comme si à l'unisson toutes mes pores poussaient un grand soupir jouissif.  J'ai l'envie en ce jeudi de congé de lire, boire un café refroidi par le temps qui passe, prendre une longue douche chaude sans songer à Kyoto ou à ce compte d'Hydro pas encore payé, de faire l'amour au son de Damien Rice et recommencer sur celui de son deuxième album.  Reprendre une douche.  Penser d'eau les marques encore fraîches des caresses demeurées en latence sur ma peau.  Faire une liste de choses à faire.  La mettre de côté et ne plus y penser.  Ainsi, même si j'oublie, j'aurai l'excuse de l'avoir mis sur ma liste.  Une journée où être en vie suffit pour justifier le fait de s'être levé le matin.

Et le soleil. Nouvellement présent dans le ciel me rappelle tout le plaisir de se coucher sur une doudou dans le parc et de réinventer le monde.  Notre puissance magnanime est inversement proportionnelle à la quantité restante de vino dans la bouteille.  Vous êtes-vous déjà demandé qui étaient vraiment Ernest & Julio Gallo?  Deux alcooliques pour qui la Farniente était sûrement le seul but dans la vie.  Ça et la fratrie.  Pinot griggno et Mouth Mimosa ... Quel bonheur!

Tous les jours, même les plus beiges, le bonheur est latent.  Savourez donc ce café comme si cela était la dernière fois, cette baise comme si elle devenait le seul souvenir rattaché aux mots sexe, intimité et complicité.

Let's get in this urge of living, let's live this farniente in being ...

Limitless. (31 mars 2011)

Des fois, j'aimerais ça être sans limites.  Sans limites au sens du film qui joue actuellement dans les salles.  En pleine possession de mes facultés cognitives.  Au seuil d'un cerveau utilisé à pleine capacité.  Pouvoir fouiller au centre de ma mémoire à ma guise en possédant la faculté de créer des liens, toutes sortes de liens.

Si seulement l'homme que je suis pouvait tirer profits de tout ce que je sais ou que j'ai déjà su pour me réaliser pleinement, il me semble que la vie me semblerait moins une perte de temps à certains moments.  N'avez-vous pas l'impression qu'à l'occasion la vie se charge de nous faire la même leçon pour une deuxième voire pour la troisième fois?  Je vois les gens autour de moi retomber dans les mêmes patterns, je me vois foncer à capot ouvert dans le même mur coups après coups.  J'ai longtemps simulé l'étonnement, mais avec du recul, je sens que je suis voué à tomber amoureux du même gars, fois après fois.

Et ce mec, il peut être jeune ou ... jeune?!?! Il peut être brun ou blond ... Il se fout inévitablement de mon opinion puisque des opinions, il en a mille!  Sous des allures timides, il est un homme de leadership, souvent plus que moi.  Il a des rêves.  Il a des valeurs.  Il est indépendant.  Il vit son histoire avec moi sans que moi je la vive avec lui.  Ou vice versa.   Surtout le versa.   Et un jour, on atteint LA limite.  Une limite faite de réalité.
Je pense être un gars intelligent.  Assurément sensible.  Somme toute confiant.  Mais câlisse que je ne me souviens jamais des constats que je fais au bout de chacune de mes relations.  Comme si je m'emballais.  Comme si je me faisais systématiquement un scénario digne d'un film de filles.  Rebondissements prévisibles, magasinage et chanson sirupeuse.  Mais comment faire pour m'en souvenir?  Me coller des Post-it sur tous mes murs?  Cesser d'y croire? 

Mais encore une fois, je reviens à ce même constat quand tout m'amenait à écrire sur les limites de l'esprit.  Mais inévitablement je retombe dans le même pathos.  Donnez-moi une NZT pour que j'amplifie mon focus sur ce qui m'entoure.