dimanche 27 mai 2012

Seul (ver d'oreilles depuis hier...)

Seul, comme en exil
Comme un naufragé sur son île
Comme le funambule sur un fil

Seul parce qu´on a tout pris, parce qu´on a eu tort
C´est se croire en vie même quand on est mort
C´est abandonner sa chance à un autre
Sans jamais pouvoir oublier sa faute

Seul parce que l´amour a changé de camp
C´est des cris de peine, mais qui les entend?

Seul parce qu´on n´a pas su lire entre les lignes
Qu´on n´a pas voulu regarder les signes
Parce qu´on écoutait sans jamais le croire
Quand l´amour s´en va, c´est toujours trop tard
Seul, c´est une nuit qui n´en finit pas
C´est une elle sans lui, c´est un toi sans moi

Seul, comme en équilibre
Seul, prisonnier parce qu´on est libre
Seul comme une histoire sans son livre

Seul parce qu´on a tout pris, parce qu´on a eu tort
C´est se croire en vie même quand on est mort
C´est abandonner sa chance à un autre
Sans jamais pouvoir oublier sa faute
Seul parce que l´amour a changé de camp
C´est des cris de peine, mais qui les entend?

Seul parce qu´on n´a pas su lire entre les lignes
Qu´on n´a pas voulu regarder les signes
Parce qu´on écoutait sans jamais le croire
Quand l´amour s´en va, c´est toujours trop tard
Seul, c´est une nuit qui n´en finit pas
C´est une elle sans lui, c´est un toi sans moi

Seul, qui n´a jamais été seul?
Seul, ma place à ceux qui la veulent

Seul comme un condamné devant l´échafaud
Comme un innocent devant son bourreau
Seul comme un enfant qui cherche son père
Seul comme le mendiant qui s´endort à terre
Parce qu´on a passé sa vie sans la voir
On se trouve seul devant son miroir


Seul parce qu´on a tout pris, parce qu´on a eu tort
C´est se croire en vie même quand on est mort
C´est abandonner sa chance à un autre
Sans jamais pouvoir oublier sa faute
Seul parce que l´amour a changé de camp
C´est des cris de peine, mais qui les entend?

Seul parce qu´on n´a pas su lire entre les lignes
Qu´on n´a pas voulu regarder les signes
Parce qu´on écoutait sans jamais le croire
Quand l´amour s´en va, c´est toujours trop tard
Seul, c´est une nuit qui n´en finit pas
C´est une elle sans lui, c´est un toi sans moi

Seul comme un condamné devant l´échafaud
Comme un innocent devant son bourreau
Seul comme un enfant qui cherche son père
Seul comme le mendiant qui s´endort à terre
Parce qu´on a passé sa vie sans la voir
On se trouve seul devant son miroir

Seul

Xavier Dolan et le Carré rouge.

Je suggère que le Québec ne se laisse pas faire. Je suggère que le Québec se tienne debout, sans hésitation. Je suggère que le Québec soit fier, et qu’à défaut d’être prêt à dire OUI, il sache à tout le moins dire NON.
— Xavier Dolan, vendredi le 25 mai 2012


Et me voilà soudainement inspiré dans cette crise qui l'on vit actuellement dans les rues de ce pays en devenir qui me ressemble.  Plus que je ne le pensais.  Soumis aux mêmes batailles intérieures.  Aux mêmes soulèvements depuis 103 jours maintenant.   Et ce sont les mots de Xavier Dolan qui me font comprendre le jeu qui se joue actuellement.  Une partie d'échec entre la population et le peuple.  Les mêmes me direz-vous.  Je le pense de moins en moins.

Depuis quelques jours, Limoilou vit au rythme des casseroles en début de soirée.  L'humidité de cet été nouveau rend le temps lourd, mais le climat social l'est tout autant sans avoir eu besoin des bienfaits d'aucun solstice que ce soit.   Par assentiment populaire.  J'ai vu des jeunes enfants battre de la cuillère sur une batterie Lagostina sans trop savoir pourquoi, par mimétisme pur.   Mais au rythme d'un Cadet Roussel engagé, c'est tout le poids d'un peuple en peine qu'on lui fait partager sur ses frêles épaules.  "Elle est l'étudiante de demain, c'est pour elle tout ce bataclan!" me répondirent certains.  "N'oublions pas que c'est l'enfant d'aujourd'hui!" répondis-je candidement.

Parce que le débat qui a cours est celui d'un peuple qui se dissocie de la population.  D'une identité qui émerge d'une masse sociale.  Une nation qui prend une forme, qui arbore ses couleurs.  Mais attention, je ne parle pas ici de carré rouge.  Car le Carré Rouge qui, médiatisé comme il l'est, mérite bien son patronyme en majuscule, n'est que le messager.  Il ne constitue pas le message, il est en quelques sortes devenu le prétexte que l'on porte par souci de se rallier au tout, de s'unifier.   Mais dans le fond, la hausse n'est devenu que le prétexte pour la renégociation d'un pacte social entre la démocratie et ses individus, sa population.

Oui, mais il est où le rapport avec Xavier Dolan?  Paniquez pas, j'y viens!

Je vais maintenant dire des gros mots pour certains.  Je suis pour la hausse des frais de scolarité.  Une hausse qui deviendrait garante d'investissements sensés dans notre éducation, un rampe d'accès vers une certaine qualité de nos formations supérieures.  J'ai vu les failles de gestion du système universitaire, j'ai vu des certificats bonbons être remis à des étudiants qui n'ont pas pris le pari de faire la différence dans leur domaine.  Mais une hausse, doublée d'un assainissement des gestions rectorales me semble un plan de restructuration intéressant.   J'entends déjà ma voisine d'en face s'ouvrir les veines.  Ne paniquez pas, je sais que mon plan est utopique.  Utopique par le manque d'ouverture des acteurs actuellement, trop confortables dans leur statut quo pour certains, trop campé dans l'idéal de leur utopie pour les autres.  Et le pont entre les deux? Difficile d'en trouver le chemin.

"Ouain, mais Xavier Dolan?"

Le malaise de notre nation déborde les frontières actuellement.  Isabelle Maréchal l'aura bien appris à ses dépens cette semaine.  On ne peut pas commenter le fait que nos artistes découpent un bout du tapis rouge de Cannes pour le mettre sur ses vêtements.  Et pourquoi ne prônerait-on pas la liberté d'agir selon sa pensée, de laisser les gens penser ce qui leur conviennent et leur permettre d'exprimer leur voix dans un acte démocratique populaire?   Je veux des élections.  Je veux que les voix soient autant entendues le soir dans les rues de Villeray que dans le premier rang de Saint-Liboire.  L'anarchie pas tant anonyme prend le dessus sur un débat qui devrait se jouer en chambre parlementaire.  Qui a contacté son député?  Qui a écrit une requête sensée au Premier Ministre?  Moi, j'en connais qui l'ont fait.  Et ils ont tout mon respect pour l'avoir fait.  Mettre sa foi en la démocratie, c'est pour moi encourager le débat d'une certaine manière, développer une maieutique nécessaire pour nos enfants.

"Pfffff ... tu parleras même pas de Xavier Dolan ... Agace!"

Ben oui, je m'en viens, je m'en viens.  J'ai l'étrange impression que dans tout ce brouhaha et cette révolte, on voit quand même naître que qui nous manquait au 18-35 ans.  Une implication, une certaine fierté pour le peuple que nous devenons.  Chacun y va de son grain de sel actuellement sur les blogues, sur les médias sociaux et même dans la rue.  Et je pense que, au final, on prend une voix de manière malhabile pour se faire entendre, mais il s'agit d'une voix quand même.  Être au pouvoir, j'essaierais d'entendre le cri derrière le bruit.  On est loin du débat étudiant aujourd'hui, sans l'oublier, mais on s'en éloigne de plus en plus.  On crie notre déception de voir un gouvernement prendre à baillons une population et imposer une façon de faire au lieu de prendre la voie de la démocratie.  Je le répète, une élection officialisera le débat.  Si tous s'impliquent dans la campagne et prennent l'éventuelle campagne électorale avec autant de vigueur qu'ils tapent sur des chaudrons, je pense qu'on va se faire un avenir plus solide, encore plus à notre image.  Mais encore faut-il se faire entendre et la technique gouvernementale de la sourde oreille n'y change rien.  Comme si l'État avait TUÉ SA MÈRE.  Et la déception populaire ne pourra que grandir tant et aussi longtemps que ce sera ainsi, comme au réveil et que l'on prend conscience que nos AMOURS IMAGINAIRES n'auront été qu'un rêve, un fantasme.

"Ben là, tu nous niaises, tout ça pour ça!" criez-vous sûrement.

En fait, le texte de Xavier Dolan m'a ouvert les yeux.  Son oeuvre, que j'ai toujours aimé, m'a toujours interpellé, comme la crise identitaire que je vois naitre actuellement chez mes semblables.  "Pour dire OUI, il faut apprendre à dire NON."  Que dire de plus...

Allez donc le lire ... 

dimanche 20 mai 2012

Un baume sur mon coeur escogriffe ...

Comme le temps est pesant en mon âme escogriffe
Un grand ciel menaçant, un éclair qui me crie
Ton coeur est malicieux, ton esprit dans ses griffes
Ne peut rien faire pour toi et tu es tout petit

Les nuages voyageurs font des dessins abstraits
Ils me parlent de bonheur que jamais je n’entends
Je pourrais faire comme eux et partir sans délai
Léger comme une poussière transporté par le vent

Et dans la solitude de ma danse aérienne
Le courage revenu, je trouverais les mots
Je réciterais sans cesse des prières pour que vienne
La douceur du silence d’un éternel repos, mais…

Épuisé que je suis je remets à plus tard
Le jour de mon départ pour une autre planète
Si seulement je pouvais étouffer mon cafard
Une voix chaude me dirait : tu brilles comme une comète

Comme la lune est moqueuse quand elle s’empare du ciel
Elle me regarde aller comme une lampe de poursuite
Je voudrais la détruire ou me poser sur elle
Étourdi par son charme qui jamais ne me quitte

Je suis comme une loupe que le soleil embrasse
Ses rayons me transpercent et culminent en un point
Allument le feu partout où se trouve ma cuirasse
Et après mon passage il ne reste plus rien

Condamné par le doute, immobile et craintif,
Je suis comme mon peuple, indécis et rêveur,
Je parle à qui le veut de mon pays fictif
Le coeur plein de vertige et rongé par la peur

Et dans la solitude de ce nouveau désert
J’aurais tout à construire pour accueillir la paix
Et tout mon temps aussi pour prévenir l’univers
Que la joie est revenue et qu’elle reste à jamais… mais…


 

dimanche 13 mai 2012

La vie tout simplement.

Des fois, faut croire qu'on est entendu.  Que les petites voix trouvent leur chemin vers ce que nous souhaitions plus que tout.  Le changement, cela peut être effrayant certes, mais ça peut aussi être la matrice qui nous manquait vers l'obtention de ce que nous souhaitions. 

Se poser la question, ça peut aussi être l'occasion d'y répondre.  Qui sait?

À suivre...