Je ne sais pas pourquoi ce rire m’a quitté. Bon ok, je dois avouer que j’ai un léger doute. Mais pourtant, on me dit résilient. On vante mon attitude. Mais je l’ai perdu ce morceau là. La fonction ne fait plus partie de ma dernière mise à jour faut croire. Et ça me désole.
Je pense que la dernière fois que je l’ai capturé ce rire, c’est un soir dans un bar où je ne l’attendais pas. La situation est cocasse. Mon amie tombant de tout son long de sa chaise au beau milieu d’un bar du quartier des spectacles. Sans crier gare. Pouf par terre. Un mauvais ami que je suis me direz-vous! Mais l’espace d’un instant, je suis sorti de ma tête pour rire comme si j’écoutais America Funniest Home Videos la l’époque des dimanches soirs en famille. Bob Saget allait sortir de nulle part pour nous faire son punch line. Mais rien depuis.
Je me souviens de l’époque des camps où se couchait en chaîne, la tête sur le ventre de l’autre pour démarrer une chaîne de rires. Y a rien de drôle à se faire shaker la tête sur le gras de bedaine d’un collègue. Mais ça marchait. Un symptôme de l’insouciance peut-être. Ou un trop plein de régime à la sauce brune. Mais du rire, il y en avait à la tonne.
Je travaille malheureusement dans un milieu où rire trop fort est mal vu. Un signe de paresse ou de non productivité. Au royaume des jeunes loups, il vaut mieux démontrer que chaque minute de travail est investi pour mieux exécuter un plan Qualité médiocre. Trouver la solution au manque d’unités en ce troisième trimestre. Comme si l’avancement dépendait de notre façon de se comporter en métropolitain carriériste ayant soif d’avenir. Foutaise. Un bon fou rire ferait le plus grand bien à certain. Peut-être s’il se couchait la tête sur ma bedaine? Qui sait...
Me voilà au point où j’ai envie de rire. Un vrai de vrai rire gras. Soudain et faisant le plus grand bien. Ai-je un ami qui veut se sacrifier et prendre une débarque pour moi?