lundi 27 août 2018

Rire.

Ça fait un bail. Un satané bail que je ne me suis pas esclaffé de rire. M’en suis rendu compte aujourd’hui. Dans le détour d’une marche au centre-ville. Une touriste probablement. Bien entourée comme ils le sont toujours. Je ne connais pas le contexte. Mais ce rire. Gratuit. Aucunement forcé. Spontané même. Un rire comme j’en ai tant eu. Souvent. Mais qui depuis quelques temps est disparu.

Je ne sais pas pourquoi ce rire m’a quitté. Bon ok, je dois avouer que j’ai un léger doute. Mais pourtant, on me dit résilient. On vante mon attitude. Mais je l’ai perdu ce morceau là. La fonction ne fait plus partie de ma dernière mise à jour faut croire. Et ça me désole.

Je pense que la dernière fois que je l’ai capturé ce rire, c’est un soir dans un bar où je ne l’attendais pas. La situation est cocasse. Mon amie tombant de tout son long de sa chaise au beau milieu d’un bar du quartier des spectacles. Sans crier gare. Pouf par terre. Un mauvais ami que je suis me direz-vous! Mais l’espace d’un instant, je suis sorti de ma tête pour rire comme si j’écoutais America Funniest Home Videos la l’époque des dimanches soirs en famille. Bob Saget allait sortir de nulle part pour nous faire son punch line. Mais rien depuis.

Je me souviens de l’époque des camps où se couchait en chaîne, la tête sur le ventre de l’autre pour démarrer une chaîne de rires.  Y a rien de drôle à se faire shaker la tête sur le gras de bedaine d’un collègue. Mais ça marchait. Un symptôme de l’insouciance peut-être. Ou un trop plein de régime à la sauce brune. Mais du rire, il y en avait à la tonne.

Je travaille malheureusement dans un milieu où rire trop fort est mal vu. Un signe de paresse ou de non productivité. Au royaume des jeunes loups, il vaut mieux démontrer que chaque minute de travail est investi pour mieux exécuter un plan Qualité médiocre. Trouver la solution au manque d’unités en ce troisième trimestre. Comme si l’avancement dépendait de notre façon de se comporter en métropolitain carriériste ayant soif d’avenir. Foutaise. Un bon fou rire ferait le plus grand bien à certain. Peut-être s’il se couchait la tête sur ma bedaine? Qui sait...

Me voilà au point où j’ai envie de rire. Un vrai de vrai rire gras. Soudain et faisant le plus grand bien. Ai-je un ami qui veut se sacrifier et prendre une débarque pour moi?

mercredi 1 août 2018

En mouvance.

Le mouvement, on ne le voit pas toujours. Il peut être à ce point subtil qu’on le croit statique, immobile.   Mais c’est en prenant le temps et du recul que l’on en observe les signes. Principe de la précession pour les astres.  Sans trop s’en rendre compte, la lune aura suivi son cours au fil de la nuit pour terminer sa course à l’aube.  Et bien je suis dans cet esprit de mouvance : lente mais certaine.

J’ai atteint le point où je dois changer d’objectifs, changer de contexte et me mettre en mouvements. En mouvements vers quoi ou vers où me demanderez-vous? Tout simplement vers ailleurs.  Vers demain.  Vers moi.  Je n’en peux plus de ce climat et de cette culture dans laquelle je baigne.  Je n’en peux plus de ce reflet que me retourne systématiquement le miroir.  J’ai besoin de neuf. J’ai besoin de mieux. J’ai besoin d’inconnu.

Professionnellement, je ne suis même plus à la croisée des chemins. J’ai franchi le carrefour il y a de cela un certain temps je dirais. Une culture de performance où l’autre a perdu sa place. Je me retrouve au beau milieu d’une pièce de théâtre d’été où les bottines ne suivent malheureusement pas les babines. Je suis témoin du sacrifice volontaire de certaines de mes collègues dans un souci de bien commun.  Je ne peux pas endosser cela.  Mon intégrité et ma vision sont mes alliés. Je ne peux les nier. Je ne peux que m’y accrocher.  

Ailleurs.  Autres choses. Mais pas dans quelques pertes importantes au passage.  Des collègues en or que je laisserais.