Plus je vieillis, plus je ressens le besoin de laisser une trace, une preuve que j’ai été. Lâchez moi ici l’emprunte écologique ou les fils d’actualité des médias sociaux. Je vous parle d’une vraie trace, d’une preuve indélébile de notre existence. Plusieurs diront que leurs enfants en sont une. Oumffff! Passons d’emblée au prochain exemple. Pas que je déteste les enfants, pas du tout même. Mais disons que comme j’en aurai probablement jamais, je préfère ne pas penser à l’opportunité manquée.
Comment laisser une trace autrement que dans l’esprit des gens que je côtoie? C’est noble que de penser que l’on marque les autres par le simple fait d’exister. Personnellement, je n’y crois pas. Les gens se laissent marquer par ce qu’ils veulent bien. Un genre de tableau de chasse du bonheur et des souffrances qui nous ont défini ou plutôt rapprocher de celui qu’on voudrait être. Qu’on a voulu être!
Mais vieillir en âge nous amène la réflexion autrement, la parachute dans la quotidienneté. Comme s’il fallait justifier le fait d’être à chaque instant. Il en va de même pour la volonté d’avoir. Mais « avoir » et « être », ne nous a-t-on pas toujours dit que c’était la base? J’ai 37 ans et je me questionne. J’espère que les traces que je laisserai ne se limiteront pas à un SharePoint au boulot. J’espère et j’aspire à mieux.
Me voilà encore une fois de retour à la page blanche! Le « moi » écrivain qui renaît de ses cendres. Un phénix du roman fleuve. J’ai recroisé Matteo, la Grande Ourse et Fanny. De vieux amis égarés au détour d’une vie au rythme effréné. L’envie d’être. Être celui que je visais. Les partenaires d’une vie aux milles épisodes, aux cents péripéties...
Comme quoi il faut se lancer. Dans le vide ou le trop plein. Tout simplement se lancer. Sans crainte de l’échec. Comme ici mais plus large. Simplement pour laisser une trace. Sans tracer sa laisse.
Simplement.