samedi 28 octobre 2017

Laisser sa trace.

Laisser sa trace sur un gâteau. Laisser sa trace sur un gâteau.  Une simple ritournelle qui évoque tant pour toute une génération. Mais en avions-nous mesuré toute l’importance? Je ne crois pas.

Plus je vieillis, plus je ressens le besoin de laisser une trace, une preuve que j’ai été. Lâchez moi ici l’emprunte écologique ou les fils d’actualité des médias sociaux. Je vous parle d’une vraie trace, d’une preuve indélébile de notre existence.  Plusieurs diront que leurs enfants en sont une. Oumffff! Passons d’emblée au prochain exemple. Pas que je déteste les enfants, pas du tout même. Mais disons que comme j’en aurai probablement jamais, je préfère ne pas penser à l’opportunité manquée.

Comment laisser une trace autrement que dans l’esprit des gens que je côtoie? C’est noble que de penser que l’on marque les autres par le simple fait d’exister. Personnellement, je n’y crois pas.  Les gens se laissent marquer par ce qu’ils veulent bien. Un genre de tableau de chasse du bonheur et des souffrances qui nous ont défini ou plutôt rapprocher de celui qu’on voudrait être. Qu’on a voulu être!

Mais vieillir en âge nous amène la réflexion autrement, la parachute dans la quotidienneté. Comme s’il fallait justifier le fait d’être à chaque instant. Il en va de même pour la volonté d’avoir. Mais « avoir » et « être », ne nous a-t-on pas toujours dit que c’était la base?  J’ai 37 ans et je me questionne. J’espère que les traces que je laisserai ne se limiteront pas à un SharePoint au boulot. J’espère et j’aspire à mieux.

Me voilà encore une fois de retour à la page blanche! Le « moi » écrivain qui renaît de ses cendres. Un phénix du roman fleuve. J’ai recroisé Matteo, la Grande Ourse et Fanny. De vieux amis égarés au détour d’une vie au rythme effréné. L’envie d’être. Être celui que je visais. Les partenaires d’une vie aux milles épisodes, aux cents péripéties...

Comme quoi il faut se lancer. Dans le vide ou le trop plein. Tout simplement se lancer. Sans crainte de l’échec. Comme ici mais plus large. Simplement pour laisser une trace. Sans tracer sa laisse.

Simplement.

samedi 21 octobre 2017

Le droit de dire non!

Quelle semaine! Les réseaux sociaux ont lapidé les Salvail et Rozon de ce monde. Terrible de lire sur le sujet. Encore plus que d’imaginer comment ont pu se sentir les victimes. Sur de longues périodes. Seules avec leur ressenti et leur culpabilité.

Parce que les réactions vives de tous et chacun doivent avoir deux impacts chez elles selon moi: le soulagement et la culpabilité.

Soulagement d’avoir enfin dit. Une libération teintée de fierté. Celle d’avoir eu le courage de dénoncer des agissements sans nom. Personne ne peut enfreindre l’intégrité d’autrui. On peut rêver de coucher avec une autre personne. On appelle ça le fantasme, le désir. Mais jamais aucun contexte ne peut justifier de passer à l’acte sans permission. Rendu là, crosse-toi! Vis avec la pression du désir, ne la transforme pas en poids de la honte Esprit! Je peux concevoir que c’est issu d’un esprit malade, d’une faille humaine. Je suis assez humain pour comprendre que l’être humain est multi aspects et que l’incompréhensible existe. Mais il faut faire preuve de clairvoyance et se soigner.  Je me désole pour les victimes, mais je le fais aussi pour les bourreaux. Leur souffrance, incompréhension de leurs gestes, répétés et inexcusables.

dimanche 15 octobre 2017

Les trois mots...

Comique des fois la vie.  Au passage d’un après-midi pluvieux d’octobre, le toupet collé dans la face, habillé de tes plus atouts en mou, sans vraiment t’y attendre, tu as droit aux trois mots que tu n’attendais plus : je t’aime. 

Weird comme feeling pour le vieux garçon que je suis. Incapable de répondre du tac au tac. J’ai comme figé, incapable de trouver la meilleure façon d’y répondre.  « Moi aussi? », « Idem? », « Je t’aime plus? », « No fucking way? », « J’espère ben? »... Autant d’options que d’incertitude pour un ti samedi après-midi en mou.

C’est drôle la vie quand même... le fantasme du mâle millénaire n’est plus le trip à trois où le fantasme de l’uniforme (quoique!), mais c’est de s’ouvrir suffisamment pour que quelqu’un à 548 km (je connais la distance), nous dise via Skype les trois mots que l’on attendait pas. Ceux qui depuis des mois prenaient les allures de « tu es ma personne préférée », « mon cœur » ou « mon étoile ». Mais rien d’aussi engageant que le trio fatal. J’ai reçu une bague avant le mémo. Imagine. Tsé. Mais le cave sans émotion que je suis n’a pas su quoi répondre. Muet. Pas de son, pas d’image. Juste une face stoïque qui n’a rien trouvé de mieux que de dire « Ah..Ben...euh.. merci? ».  MERCI tabarnak. Bravo champion. 😱

Ne vous emballez pas mesdames, attendez un peu avant d’aller acheter vos robes bleu Tiffany. Pas de mariage ici, même pas de déménagement en vue.  Juste de la grosse réalité sale. Mais je le sais, je suis en mode sabotage. Mais je vous jure que ce n’est vraiment pas mon intention.  Rappelons que le dernier avec qui j’ai échangé les trois mots dans ma vie repose maintenant au cimetière de Sillery depuis 6 ans maintenant... comme quoi y a un « curse » pour moi sur ces mots... La peur de la peine, la peur d’avoir mal et la peur de l’ennui.  Injustifiées me direz-vous? Tu sais jeune fille naïve, quand ça t’a pris 7 ans te remettre d’une séparation, que tu as fait les pires conneries de la Terre en ne te comprenant plus, que tu as annihilé toute ta sensibilité amoureuse de ton être, ben ça se peut qu’un « Je t’aime » te fasse chier dans tes shorts. Littéralement et au sens figuré.

Mais bon. L’histoire se finit quand même bien. Un simple rappel téléphonique, débutant par un « Je m’excuse » comme il y en a tant ces temps ci, aura suffit à faire savoir à l’homme exilé ontarien (ouf! Je suis dans le déni) que le cave cancéreux de Rosemont éprouve le sentiment réciproque.  Que les souhaits échangés au Belvédère du Mont-Royal voulaient dire autant. Sinon plus.

Maintenant que c’est dit.  Ne reste plus qu’à avoir de la peine, avoir mal et s’ennuyer.  548 fois plutôt qu’une....

Je t’aime aussi. Trop. Tout le temps.

Ps:  je le sais que tu me lis, et oui, je vais en parler à mon psy... pas toé, l’autre! 😘