mercredi 28 octobre 2020

Le contentement ou le deuil du boeuf Angus.

Beaucoup de jus de caboche m’amène à réfléchir aux situations auxquelles j’attribue la responsabilité de ma peine. Mais aussi à évaluer quelques sont les patterns qui guident mes réactions, ma réflexion omniprésente depuis quelques semaines.  Un mot se détache du lot : le contentement.

Ceux qui me connaissez savez combien je m’accroche au choix des mots, mais aussi au ton et à l’intention.  Se contenter est pour moi synonyme de restrictions et d’obligations.  De confinement, mot à la mode en 2020 s'il en est un.  De manque d’options.  Ce n’est pas une vie à Kaboul sous les balles, c’est le manque de challenge.  L’absence de ups. Et même de downs. C’est le beige ultime dans toutes ses splendeurs. #not

Je constate que la vie me force à me contenter actuellement. T’as peut être plus ton dream job JS, mais au moins t’as une job.  Tu as peut-être encore quelques étapes de deuil à faire suite au départ beaucoup trop hâtif de Pierre-Paul, mais au moins tu es en vie toi! Peut-être ne t’aime-t-on pas en retour actuellement, mais au moins il ne te fuit pas.  Peut-être as tu encore quelques enjeux avec le cancer de ton œil, mais au moins c’est un cancer facile.  Peut-être que la vie te teste en te forçant des arrêts, des pauses non-planifiées, depuis quelques mois, mais au moins tu as des assurances.  Peut-être que le deuil de ta santé globale t'ouvrirait les yeux se dit-elle, ben l'oeil qui te reste en fait... Et j’en passe. Des tonnes.

Le contentement. Ne pas aspirer au meilleur parce qu’on ne subit pas le pire.  Je déteste ce sentiment. Au plus haut point.  Je ne sais pas si c’est l’obligation de se satisfaire du statut quo qui en découle ou bien le constat de mes propres limites.  Être en deuxième positon, une pièce de viande de catégorie A.  

Je veux plus.  
Je veux être du Angus.

Vous savez le genre de boeuf à 26 piastres la livre.  Pas une steakette de semaine.  Mais on dirait que la vie s'entête à m'envoyer le même mémo : pourquoi tu ne te contentes pas de ce que tu as? Pourquoi l'air du Bas St-Laurent ne te suffit pas?  Simplement parce que c'est l'air du large que je veux.  Point barre.

Mais le problème avec l'air du large pour un gars qui a perdu 80% de sa vision 3D, c'est le manque de profondeur.  Pourtant je sens que je m'enlise.  Pis profond à part de ça.  Je m'enlise dans ma colère aux couleurs de jalousie.  Ça goûte aussi.  Je mérite mieux, j'aspire à plus.  Mais j'en ai marre des revers et d'essayer de leur trouver du sens.  Un jour à la fois qu'on me dit.... bordel! Pu capable.  Je ferai quoi de ces heures qui ne reviendront plus.  Il me manque.  Ma vie me manque.

Je veux tellement être du Angus...

samedi 25 avril 2020

Le confinement.

Une quarantaine pour mes quarante ans. L’occasion parfaite pour prendre une pause, pour réfléchir. Ce ne sont pas les sujets qui manquent. Une pile de dossiers accumulés qui ne nécessitaient qu’un peu de temps et de jus de caboche. Des semaines pour mesurer l’étendue de ma solitude. Sa profondeur. Une tonne de sentiments et de rêves refoulés au profit d’une vie qui n’allait qu’au rythme du travail.  Mais que reste-t-il de moi au travers tout cela. Qu’en est-il de JS? 

Je constate que je suis encore plus que jamais épris d’amours impossibles. Forcé d’admettre que je ne suis pas le compagnon de vie de personnes. Riche d’amitiés certes. Richissime même. Mais je me surprends le soir à encore l’espérer près de moi quand c’est une autre qui en profite. Ce que je donnerais pour être celui qui partage son confinement. La valeur du temps qui passe est-elle aussi grande quand ce temps est vécu en solo? Je rêve de matins avec lui. De Netflix avec lui. De pain doré et de sushis en sa présence.  Je constate que je ne me suffis pas. Mais je dois m’y contraindre, me confiner dans ce qui est mon propre quotidien. Et c’est lourd.

Qu’en serait-il si je l’avais pour moi? Je ne sais même pas si je saurais en profiter. Clairement, je ne lui suffirais pas. Mais pour une fois, est-ce que ce rêve pourrait se réaliser que pour moi? Que pour valider l’étendue de mon fantasme?  Je ne parle même pas de sexe ici. Juste de présence. D’importance.  D’intimité du quotidien.  Mais en vain. Confinement ou pas.

Je ne suis réveillé cette nuit avec la conviction qu’il était étendu à mes côtés. Endormi. En confiance.  Mais mon lit était vide de sa présence, rempli de ma solitude. Qu’ai-je fait pour vivre ainsi? Je n’en dis pas que le couple est facile ces temps-ci. Probablement encore moins que je ne peux me l’imaginer. Mais ce temps qui nous est donné n’est-il pas un terreau fertile pour les projets? Pour nourrir demain?

J’angoisse a l’idée de voir les gens grandir de tout cela pendant que moi je stagne. Je l’imagine m’annoncer une grossesse, un bonheur à deux. Je suis enfermé ici, sans possibilité de forger un plan de remplacement. Cette solitude semble s’installer. Les jours passent et me laissent le goût amer d’une permanence en devenir. Je ne le veux pas. Je ne le vaux pas.

Et si seulement je pouvais être heureux pour elle. Elle ne m’a rien fait. Mais je ne l’aime pas. Limite de la haine mon affaire. Juste parce qu’elle est là et pas moi. Terrible fin pour un rêve impossible que j’ai nourri.  Mettre sa vie sur pause avant même que ce ne soit nécessaire de le faire pour vrai. S’enfermer dans l’impossible. Nourrir le peut-être. Je dois sortir de ce vortex. Je dois allumer d’autres feux. 

Je dis souvent que demain sera fait de mieux. Mais il commence quand demain? Bientôt je l’espère. Car je ne m’y rendrai pas. 

Seul comme un condamné devant l’échafaud, seul comme l’innocent devant son bourreau. Parce qu’on a passé la vie sans l’avoir. On se trouve seul devant son miroir. (Don Juan- Felix Grey)

mercredi 29 janvier 2020

Et si pour une fois...

Et si pour une fois, j'arrêtais le hamster qui vit dans ma tête de rouler.
Et si pour une fois, je et demain allaient de paire.
Et si pour une fois, je fantasmais sur le possible.
Et si pour une fois, le petit dodu qui est en moi faisait dodo.
Et si pour une fois, j’avais une vision claire malgré une vue déficiente.
Et si pour une fois, la solitude d’en dessous ne m’effrayait plus.
Et si pour une fois, j’agissais pour moi et que pour moi.
Et si pour une fois, il y avait d’autres fois....

vendredi 29 novembre 2019

Y a juste les fous qui changent pas d’idées.

Ça m’a toujours fait rire cet adage. Changer d’idées ne tient pas de la folie. Du moins, je pense. Je flirte avec le dilemme en ce moment. Je pense que je me suis trompé, que j’ai fait une erreur. Clairement, partir en neuf n’était qu’une façon que de sortir le vieux de mes tiroirs. Mes vieux rêves, mes vieux projets, mes vieilles peines, mes blessures poussiéreuses. Comme si les cinq derniers moins n’amenaient à réaliser que de me sauver n’était pas la solution, mais seulement le moyen le plus rapide de préparer la suite. 

J’ai l’impression que mon quotidien de Bas du fleuve n’était qu’une façon de cesser de m’étourdir et de me donner le temps de connecter avec mes déceptions, avec mes lubies. Y a-t-il une honte à vouloir retourner en arrière. Pas pour la nostalgie mais bien pour la valeur qu’on n’y voyait plus.  Je me souviens de la frénésie et l’excitation que l’idée d’aller vivre en ville me donnait. De mon concept d’urbanité. De mon souhait de m’ouvrir au monde. Et je dois avouer ce soir que je réalise avec grande peine que ce n’est pas ici que tout cela va arriver.

Je me souviens aussi de ma vision de la famille. La famille qu’on se choisit. Celle qui nous entoure dans les bas et qui nous propulse vers les hauts. Je pensais avoir trouver une personne qui pourrait m’aider à me réaliser professionnellement, qui me ferait devenir une meilleure personne. Une personne qui me ferait m’aimer autant que je l’aimais. Mais ça non plus, ça n’arrivera pas. Je le sais maintenant. Et c’est l’une des plus grandes déceptions de ma vie.

J’ai 39 ans et je ne veux pas être fou. Je veux pouvoir changer d’idées. Je veux pouvoir être là nouvelle fugueuse, l’enfant prodige qui annonce son retour. Riche de cette pause. Fort de cet interlude. Nourri par cet entracte.  Mais par où passer? Quel est le bon chemin à prendre cette fois?

Parce que le sentiment de recul est omniprésent dans ma tête en ce moment. La peur de me tromper de nouveau. La crainte de faire fausse route encore une fois. Être une girouette ne fait pas partie de mon plan de vie.  Mais en ce moment, je ne pourrais le décrire mon plan de vie. J’avais un souhait professionnel, un duo de choc en tête. L’envie de construire quelque chose. Mais comme le chantait si bien l’autre, ce n’était qu’un rêve... 

Alors, je fais quoi maintenant? Je vois entends me dire qu’il faut que je pense à moi, que je guérisse d’abord. Que cette pause loin du stress de la ville avait peut être pour but de me donner toutes les chances de guérir.  Mais pour l’instant, je me sens niaiseux. Naïf. Stupide d’avoir cru que ce renouveau serait facile.  J’ai aussi peur que mes prochains moves soient menés par la facilité. Celle de retourner dans un confort qui ne me nourrissait plus dans le fond.  

PremierTech. Vidéotron. Philippe. Pierre-Paul. Dominic. Mes amis. La radiothérapie. La guérison. La famille. Le cancer.  

Ma tête déborde. Mon cœur saigne. 

samedi 5 octobre 2019

La solitude.

Ce soir, je me sens terriblement seul. Y a quoi au bout de ce chemin? Y a qui? J’entrevois les prochains mois difficilement et j’aurais tant aimé que tu sois là. 

Pour me tenir la main. 
Pour me botter le cul. 
Pour me dire que ça va aller. 

Mais j’ai 39 ans. Je suis loin. Loin de moi. Loin de toi. Loin de nous. J’ai peur que plus jamais il n’y ait un nous dans ma vie. Que je suis condamné à la solitude.

Je le sais, je ne m’aide pas. J’essaie de tout vivre seul. Pensant que c’est la bonne chose à faire. Le bonheur des autres me pèse. Tout me pèse ces temps-ci. J’ai l’impression que jamais je n’en verrai le bout.

samedi 14 septembre 2019

Le plan de match.

Il devient de plus en plus nécessaire. Essentiel même que je reprenne les rennes de tout cela. Les changements ont pris le dessus mais je leur associe beaucoup trop de responsabilités dans tout cela. C’est toujours bien moi qui a enclenché cette série de changements. 

Ma faute.
Ma responsabilité. 
Ma vie.


vendredi 13 septembre 2019

Le bonheur des autres

La jalousie. L’incontrôlable. Celle qui n’est pas logique. Celle qui découle du bonheur des autres qu’on voit de loin, par le biais d’une petite fenêtre qui donne sur leur vie. Celle qui découle du « Pourquoi pas moi? ».

Faut que je donne un coup de barre. Encore une fois. Question de rendre quelqu’un d’autre jaloux moi aussi pour une fois. Je suis en manque de bonheur, de facilité, de douceurs. Mais on trouve ça où tout ça au travers du reste? Je me sens comme si j’avais les yeux plein de bouette ( même si c’était juste un, même combat dans mon cas!!!) Je veux et j’essaie. Je vous le jure.

Mais aucun résultat il me semble. La fuite n’aura rien donné au final. Je vous entends me dire : « Come on JS, tu pensais quoi? ». Probablement que ça ne me retrouverait pas au bout de la 20. Que j’allais être plus fort que la machine pour une fois. Mais j’ai vu trop grand faut croire. (Pas de blague ici, un moment donné on va en revenir!). Je suis un gars de 39 ans beaucoup trop naïf.

Et me voilà au bout du monde, malheureux à la job et malheureux pas à la job. Même endormi le sommeil me fait chier. Mais je vous entends encore me dire de focusser sur ce qui est sous mon contrôle. Mais je dois avouer que je sens que je ne contrôle plus rien. Nada. Sweet pantoute. Fuck all.

Et me contenter? Et boy, juste de l’écrire j’ai envie de pleurer. De crier. D’envoyer chier la planète. Je pensais que prendre du recul aiderait. Mais j’avais omis de considérer que j’étais un control freak. Mais que voulez-vous? Je pense que c’est mon karma au final. Qu’à défaut de me contenter, je me résignerai. Parce qu’il faut bien qu’il y ait un estie d’après un moment donné. Juste un après. Parce que je veux être dans le avant de qqchose.