mercredi 2 novembre 2011

Point de mire, point de vue.

J'habite une rue à sens unique.  Il me semble que ça en dit beaucoup.  Je vois cette faune humaine encore inconnue, ou plutôt méconnue, qui déambule dans ma rue.  Ils m'apparaissent tout droit sortis de nulle part pour s'en aller ailleurs.  De nulle part à ailleurs.  Tout simplement.

J'habite une rue à sens unique où j'aimerais que les voisins avoisinants se voisinent. Être connu et reconnu par les acteurs des vies qui nous entourent.  S'arrêter trente secondes pour songer qu'un étage plus haut, une vie suit son cours et que deux étages plus haut, c'est une autre vie qui va.  Un rythme mécanique d'une roue tellement plus grande que nous, qui justifie l'étourdissement de vivre.  Tout simplement.

J'habite une rue à sens unique et des fois je me demande par où aller, d'où je viens.  Mais ça devrait être facile parce que ma rue est à sens unique.  Pas de questions, pas de doute. Un monde utopique quoi!  Pas de soucis pour les gens que l'on aime qui se soucie inévitablement de nous.  Pas d'inquiétudes pour combler la fin du mois, ou celle du mois passé.  Pas de soucis de performance.  Une liberté assumée.  Une impression de vivre pleinement chacun de ces moments qui passent.  Dormir pleinement.  Être pleinement éveillé.  Tout simplement.

J'habite une rue à sens unique à deux pas d'une rue en sens contraire.  Le choix.  On est toujours à quelques pas d'un revirement de situation.  Les pantins d'une bascule qui danse au rythme de nos choix.  L'effet papillon à petite échelle.  Un battement d'ailes ici qui peut engendre un raz-de-marée ... ici aussi.  Ben quoi, elle n'est pas ronde cette planète?!?  Un constat quotidien de l'impact de nos choix et des avenues qui s'ouvrent à nous constamment.  Et de celles qui se ferment également.  L'envie de tout prendre, de tout connaître et de tout savoir.  Mais à quel prix?  Ma grand-mère m'a déjà dit qu'elle connaissait son potager par coeur.  Comme quoi les limites d'un terrain de jeu de vie est propre à chacun.  À prendre trop grand, on ne peut qu'oublier certains espaces.  Tout simplement.

J'habite une maison sur une rue à sens unique dont le pignon tend vers le ciel.  Droit et fort.  Pour supporter le difficile et l'inutile comme disait un certain Félix.  Et moi, j'y veille, tout simplement ....


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