vendredi 21 octobre 2011

Life goes easy on me ... Most of the time. (22 juin 2011)

Ce soir, c'est une nuit d'insomnie qui m'asseille.  Nuit d'insomnie sur Montréal.  Une parmi tant d'autres, encore une.

Comme si la vie était en suspens.  Du haut du 12e étage de cet hôtel de Montréal, je ressens la vie urbaine qui suit son cours.  Un rythme effreiné, permanent qui suit sa course et dont je suis le témoin.  Le mur de fenêtres à mes côtés me confère le rôle d'observateur, de témoin.  Les lumières du Vieux-port, les néons du Montréal que je ne connais pas qui me rendent si songeur.  Un fleuve dont le lit est pourtant le même que dans ce que je me plais à considérer comme étant chez moi.  Une vie nocturne aussi active que le jour qui s'éveille.  Au loin, des couples qui célèbrent leur amour, qui dans leur solitude ne savent pas que moi aussi je veille.  Et tout cela, aux sons de Damien Rice.

J'aime les nuits de Montréal.  J'aime l'anonymat citadin.  Cela m'appaise même si je sais si bien que demain, je paierai pour ces moments de réflexion.  Une cigarette bienfaitrice pour quelques minutes de réflexion.  Ma tête qui se projette enfin.  Sortie de sa dormance, je fais des plans.  Je prends conscience de ce reflet dans la glace.  Ce soir, je suis.

J'ai enfin pu comprendre François.  Lui aussi veille je pense.  Tout chez lui respirait Max ce soir.  Une présence entretenue par le souvenir de leur union, de leur amour où je n'avais pas ma place.  Et c'est très bien ainsi.  Comme si la boucle se bouclait par une peine partagée, par des souvenirs différents mais reliés.  Cela me confirme que c'est bien ainsi.  Que demain est à ma porte, nos portes.

La nuit veille elle aussi.  Je suis dans cet hôtel où nous avons été l'an passé.  Un baiser annodin, la preuve d'un lien si fort.  L'interdit d'une intimité que je caresse depuis ce soir du mois d'août 2010.  Je suis prêt je pense à remonter en selle afin de reprendre les rennes de ce que je veux devenir.

La journée m'a ouvert les yeux sur ce que je suis, ce que je veux devenir professionnellement.  Toutes les tergiversations sur la formation, sur l'enseignement ont enfin pris ancrage dans mon esprit.  Je veux construire un savoir de nouveau, je veux que le synergologie s'ouvre à moi, que je m'ouvre à sa réalité.  C'est l'excitation de cette nouveauté qui me tient éveillé ce soir.  Et ce fleuve en mouvance.  Ce flot continu qui continue à avancer.  La lueur des néons qui font office d'un soleil de minuit sur le pavé montréalais.  Les promesses de vestiaire sans lendemain qui font tant de bien.  J'aime cette nuit.

Dans ma tour du 12e étage, je me sens en sécurité.  Je sens que je peux devenir l'architecte de rêves et de passions.  Je ne sais pas si demain ces plans seront encore du monde du possible, mais ce soir, je les savoure.  Pourquoi ne serai-je pas un conseiller en formation à mon compte éventuellement?  Pourquoi ne ferai-je pas partie de la solution pour certains?  Ce ne sont que d'hypothétiques avenues professionnelles, mais ce soir, elles m'habitent.  Je m'habite enfin.

Quand Morphée m'engloutira ce soir, ce sera avec la saveur d'une assurance avec laquelle je renoue peu à peu.  Cela goûte bon.  Même si aucune étoile n'est visible de mon point de vue ce soir, je m'amuse à les tracer à ma convenance.  Un terreau fertile pour l'être créatif que je suis, que j'apprends à assumer.
Fini le déni et l'abnégation.  Ce soir, la nuit sera douce.

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