vendredi 21 octobre 2011

L'ennui. (18 février 2011)

Ça nous happe comme un fouet.  Au détour d'une pensée, une odeur qui transporte avec elle un souvenir ou une musique qui ressuscite une ambiance.  L'ennui est là sous ses allures de nostalgie.  L'attente confortable mais limitrophe.  Elle trace les contours d'un terrain de jeu trop souvent malsain pour celui qui s'y aventure.  Le plaisir d'hier n'est pas garant de celui de demain.

Et il m'attendait ce matin.  Au réveil d'un matin pluvieux de février.  Il m'a happé tel un dix-huit roues de nostalgie.  J'ai constaté avec une peine immense que certains souvenirs ne sont que les miens maintenant, que je ne pourrai les partager avec personne, personne qui n'y était du moins.  Je m'ennuie de cette idée.

J'ai 30 ans et j'ai l'impression que je ne construis plus de souvenirs, que je vis dans la frénésie du présent sans laisser de place à ces moments sur mes tablettes de vie.  Mais que mettre de côté.  J'aurais tendance à faire place nette. À jeter l'eau pis le bébé en même temps dans les oubliettes.  Mais pourquoi est-ce que je me sens coupable de le faire, comme si j'étais redevable de quelque chose envers ces souvenirs.   L'autre jour je tournais en voiture sur une route que j'ai longtemps emprunté mais que j'avais mise de côté depuis deux ans.  Au tournant de ce chemin, j'ai revu des visages qui depuis un certain temps ne font plus partie de ma vie. Cela m'a envahit d'un sentiment mi-figue mi-raisin.

Et ce matin, y a l'absence d'un Bilodeau qui me tue... qui me rappelle que l'injustice de la vie, c'est qu'elle n'est pas planifiée pour personne ...

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