vendredi 21 octobre 2011

La familia. (10 juillet 2010)

Le sentiment de tribu.  Pouvoir regarder un calendrier et être en mesure de prévoir certaines dates prendront un caractère particulier de sorte que Noël soit autre chose qu’un simple dimanche en famille.  Voir dans les comportements d’un cousin, d’une tante ou d’une vieille grand-mère la même similitude que dans le nôtre qui échappe à nos parents.  Des racines.  Une tribu.

J’ai souvent l’impression que c’est ce que j’ai recherché toute ma vie.  Une appartenance.  Un lien de similitude.  Des fois, j’ai l’impression que ma solitude émane de cette absence de racines.  Je sens que mon arbre généalogique ressemble davantage à un bonsaï qu’à un orme ou un érable.  Plus fragile, plus complexe et sans racine ancrée dans le sol.  Qu’un réseau complexe de racines qui cheminent tant bien que mal en surface.  Un arbre chétif et petit et pourtant si intrigant et dont la survie dépend directement des efforts que l’on y accorde.

Depuis ma prime jeunesse que j’essaie de comprendre d’où je viens, de comprendre qui je suis et l’éventail des réponses est bien mince je trouve.  Je regarde ma mère, mon père et mon frère et je vois de plus en plus ce qui fait en sorte que nous nous rejoignons.  Le même désir de maintenir un équilibre familial fort.  Mais l’examen de non similitudes fait en sorte de mettre en lumière par le fait même non différences.  Je vois ce qui nous sépare dans leurs yeux des fois et cela me tue.  Littéralement. 

Un refuge.  La famille étendue constitue un refuge où l’on peut passer l’orage.  Où l’on peut entretenir l’image de l’enfant que nous avons été.  Des fois, j’ai l’impression que peu de gens connaissent le jeune garçon de 9 ans que j’ai été.  Les témoins de cette époque ont déserté ma vie ou je les ai poussés d’une manière ou d’une autre à le faire.  Nadia, Olivier, Christine, Ethel, Martin, que devenez-vous?  Quel souvenir avez-vous conservé de moi? C’est ce miroir qui manque à ma vie.  Ou peut-être est-ce davantage le reflet que le miroir en soit qui me manque?  Ainsi, j’ai l’impression de déambuler dans le Palais des glaces sans que les glaces ne me regardent moi.  Un vampire sans reflet qui afin de pouvoir recevoir un écho de lui-même doit revêtir divers costumes qui l’éloignent toujours un peu plus de la réelle essence de ce qu’il est.


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